Le groupe jihadiste Boko Haram s’est emparé d’une ville proche du Niger

Actif dans le nord-est du Nigéria, le groupe jihadiste Boko Haram a lancé une offensive, le 6 novembre, sur Malam Fatori, une ville commerciale située à l’extrême nord de l’État de Borno, à seulement 2 km de la frontière avec le Niger.

Selon les témoignages, les combats y ont été « violents » et au moins 315 soldats nigérians ont pris la fuite vers le Niger, de même que des milliers de civils. Ces derniers ont submergé la ville nigérienne de Bosso, où un couvre-feu a été instauré, le 7 novembre au soir afin d’éviter d’éventuelles infiltrations d’éléments jihadistes. Et, d’après RFI, l’armée nigérienne a envoyé des renforts à la frontière.

Ce n’est pas la première fois que Boko Haram, qui, à l’instar de l’État islamique, cherche à établir un califat sur les territoires qu’il contrôle, a lancé une attaque dans ce secteur. En mai, les forces de sécurité nigériennes étaient intervenues contre des jihadistes nigérians à Chétimari, à 1.500 km de Niamey.

La situation du Niger est délicate. Au nord, le pays doit en effet faire face à une menace terroriste incarnée par al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et ses avatars. Cette dernière est « traitée » par les militaires français de l’opération Barkhane. Au sud, Niamey doit donc veiller à ne pas se laisser déborder par Boko Haram, dont les actions concernent aussi le Cameroun.

Par ailleurs, Boko Haram est soupçonné d’être à l’origine d’un attentat particulièrement meurtrier à Potiskum, la capitale économique de l’Etat de Yobe. Une explosion a en effet dévasté un collège-lycée public de cette ville, tuant 47 élèves. En février, le groupe jihadiste avait tué au moins 40 adolescents d’un internat à Buni Yadi, dans la même région. Cette organisation terroriste s’en prend particulièrement aux écoles, qu’il accuse de founir une éducation influencée par les valeurs occidentales.