Pour la seconde fois, la coalition frappe la branche syrienne d’al-Qaïda

Le 23 septembre dernier, les États-Unis effectuaient leurs premiers raids contre les positions tenues par l’État islamique (EI ou Daesh) en Syrie, en collaboration avec les forces aériennes des monarchies arabes de la région.

Mais ce jour-là, une autre organisation avait été prise pour cible : le groupe Khorasan, proche du Front al-Nosra, branche syrienne d’al-Qaïda, et décrit comme étant particulièrement dangereux en raison des projets d’attentats qu’il planifiait jusqu’alors. Le raid contre ce mouvement avait été mené uniquement par les forces américaines, qui utilisèrent des missiles de croisière Tomahawk.

Depuis, plus aucune autre frappe contre le Front al-Nosra et ses alliés n’avait été rapportée. Jusqu’à ce 6 novembre. Ainsi, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), la coalition internationale, emmenée par les États-Unis, a visé, à l’aube, les positions de la filiale syrienne d’al-Qaïda dans la province d’Idleb, proche de la frontière turque.

Outre le Front al-Nosra, les frappes ont aussi visé, vers une zone proche du passage frontalier (avec la Turquie) de Bab al-Hawa le groupe Ahrar al-Cham, dont l’état-major avait été décimé par une mystérieuse explosion en septembre, alors qu’il s’interrogeait sur la ligne idéologique à tenir. Principale composante du Front islamique avec 10.000 à 20.000 hommes, cette formation combat aux côtés de la branche syrienne d’al-Qaïda.

Ces nouveaux raids contre le Front al-Nosra ont été effectués alors que ce dernier vient de prendre le dessus sur le Front révolutionnaire syrien (modéré, soutenu par l’Occident) dans la province d’Idleb et menacé de s’en prendre au Liban et à la milice chiite du Hezbollah.

Comme en septembre, le groupe Khorasan a également été visé. L’US CENTCOM, le commandement militaire américain pour le Moyen Orient et l’Asie Centrale a en effet précisé avoir mené 5 frappes contre cette formation, à proximité de Sarmada, où l’OSDH a signalé qu’un véhicule jihadiste avait été détruit.

« Nous sommes toujours en train d’évaluer le résultat des attaques mais, selon nos premières indications, les frappes ont atteint leur objectif initial en détruisant ou endommageant gravement plusieurs véhicules, terroristes, bâtiments utilisés pour des réunions et des préparatifs, des sites de fabrication d’engins explosifs artisanaux et d’entraînement du groupe Khorassan », a expliqué un porte-parole du Pentagone, selon l’AFP.

L’une de ces frappes a particulièrement visé un ressortissant français, à savoir David Drugeon, alias « Daoud ». Âgé d’une vingtaine d’années et originaire de Vannes, son nom était apparu dans la presse en avril dernier. Considéré comme étant un expert en explosifs, ce converti à l’islam radical serait passé par le Nord-Waziristan où il a fréquenté un certain Moez Garsallaoui (que l’on retrouve aussi dans l’affaire Merah).

Le mois dernier, le groupe de presse américain McClatchy avait prétendu que David Drugeon était en un agent de la DGSE infiltré dans la mouvance jihadiste avant de faire défection. Ce que les autorités françaises avaient démenti.

Quoi qu’il en soit, et selon des informations apparemment confirmées et livrées par des médias américain, David Drugeon aurait été tué par une des frappes américaines près de Sarmada. En tout cas, il était l’une des cibles prioritaires à neutraliser.

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