Un arrangement « technique » entre la France et l’Australie pour le ravitaillement en vol des Rafale au-dessus de l’Irak

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Les relations franco-australiennes ont connu quelques turbulences par le passé, notamment avec l’annonce de la reprise des essais nucléaires français dans le Pacifique faite par le président Chirac. Depuis, le climat s’est nettement apaisé. Et, en 2006, un accord entre Paris et Canberra concernant la coopération en matière de défense et le statut des forces a été conclu (loi n°2009-579 du 25 mai 2009).

Comme le soulignait un rapport du Sénat publié à l’occasion de l’examen de cet accord, la France partage deux frontières maritimes avec l’Australie. Les forces armées des deux pays ont donc tout naturellement vocation à coopérer dans la région Pacifique (notamment quand il est question de catastrophes naturelles).

Plus largement, l’accord ratifié en 2009 prévoyait l’organisation d’entraînements conjoints, l’encouragement aux « interactions militaires », la conduite de soutien logistique et, surtout, l’échange de renseignements et d’informations, y compris dans le domaine spatial. En outre, même si le pays se tourne souvent vers l’industrie américaine de défense pour équiper ses forces armées, l’Australie a acquis des Mirage III par le passé… Et, plus récemment, des hélicoptères Tigre et NH-90 ainsi que des avions ravitailleurs A-330 MRTT (KC-30A pour la Royal Australian Air Force).

Comme la France, l’Australie participe à la coalition internationale anti-État islamique (EI ou Daesh) emmenée par les États-Unis dans le cadre de l’opération Okra. C’est ainsi que, le 3 octobre dernier, un KC-30A de la RAAF a ravitaillé en vol 2 Rafale alors en mission au-dessus de l’Irak.

Un mois plus tard, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, en déplacement officiel à Perth, où il a évoqué la situation en Irak et en Afrique avec David Johnston, son homologue australien, a signé un « arrangement technique qui définit les conditions du ravitaillement en vol des avions Rafale par l’Airbus KC-30 MRTT de la Royal Australian Air Force ». Quel est le contenu de cet accord? Le communiqué de l’Hôtel de Brienne ne le précise pas. Tout comme d’ailleurs celui diffusé par la partie australienne.

« Les ministres ont par ailleurs noté l’achèvement des négociations sur l’arrangement qui définit les conditions du soutien logistique mutuel en opérations, en particulier en cas de catastrophes naturelles ou d’assistance humanitaire », a également indiqué le texte diffusé par le ministère de la Défense.

S’agissant de la coopération régionale, M. Le Drian a proposé la tenue, en 2015, à Nouméa, d’un séminaire trilatéral entre la France, l’Australie et la Nouvelle-Zélande afin de « discuter des possibilités de renforcer la coopération en matière de surveillance maritime dans le Pacifique Sud ».

Photo : Rafale du 3/30 Lorraine ravitaillé en vol par un KC-30 australien (c) RAAF

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