L’armée de l’Air a engagé un avion E3F Awacs en Irak
Le dispositif de l’opération Chammal – nom de la participation française à la coaltion anti-EI emmenée par les États-Unis – s’étoffe. Jusqu’à présent, il comptait 9 Rafale, 1 avion de patrouille maritime Atlantique 2 pour les missions ISR (renseignement, surveillance, reconnaissance), 1 ravitailleur C-135 FR et la frégate anti-aérienne Jean Bart, maintenant intégrée à la Task Force 150, où elle assure la défense aérienne du groupe aéronaval américain constitué autour du porte-avions USS Carl Vinson tout en assurant la couverture d’une zone de défense aérienne au profit du centre de coordination des opérations aériennes (CAOC) d’Al Udeid, situé au Qatar.
Désormais, il faudra compter un avion de plus. En effet, l’armée de l’Air a engagé dans cette opération un avion radar E3F Awacs de l’Escadron de détection et de contrôle aéroporté (EDCA) 00.036 « Berry », implanté sur la base aérienne de Bourges-Avord.
Cet appareil a réalisé sa première mission le 27 octobre, précise le compte-rendu hebdomadaire de la DICoD (qui, au passage, parle d’un Hawkeye E3F – sic!).
Les équipages de l’escadron Berry sont très sollicités. Depuis l’entrée en service des Awacs, en 1990, ils ont ainsi pris part à quasiment toutes les opérations menées par l’armée française, que ce soit Serval, Harmattan ou encore Salamandre ou Trident. Au total, ces avions ont effectué plus de 50.000 heures de vol.
Cette année, l’EDCA Berry a notamment aux mesure de « réassurance » décidées par l’Otan au profit des États baltes et de la Pologne après l’annexion de la Crimée – alors région ukrainienne – par la Russie.
Actuellement, sur les 4 appareils dont dispose l’armée de l’Air, un est en cours de modernisation chez Air France Industries KLM Engineering & Maintenance, sous-traitant de Boeing pour ce contrat, pour être porté au standard Block 40/45. En clair, on n’en a pas de trop…
Lancée le 19 septembre, l’opération Chammal compte 700 militaires. Elle vise à fournir un appui aérien aux forces irakiennes, confrontées à la menace jihadiste portée par l’État islamique (EI ou Daesh). Elle est commandée par chef d’état-major des armées (CEMA) à partir du centre de planification et de conduite des opérations (CPCO), et réalisée sous le contrôle opérationnel de l’amiral commandant la zone Océan Indien (ALINDIEN).