Un député déplore un Hémicycle vide pour le débat portant sur le budget de la Défense

Le contraste est saisissant. Lors des questions au gouvernement du 29 octobre, l’Hémicycle de l’Assemblée nationale était plein. À peine 20 minutes plus tard, il est était quasiment vide, alors même que devaient être discutés les crédits du ministère de la Défense, dans un contexte international pour le moins tendu.

Il est vrai que l’essentiel du travail des députés ne se passe pas dans l’Hémicycle mais au sein des commissions. Et que certains d’entre eux ont des missions, des rapport d’informations à rédiger, etc… Ou encore que le système des commissions élargies fait que permet de répondre aux questions que se posent les parlementaires. Très bien. Mais que si peu se sentent concernés quand vient le moment de voter les crédits alloués aux forces armées est déconcertant, décevant même.

La Défense est « la première raison d’être de l’État. Il n’y peut manquer sans se détruire lui-même », disait le général de Gaulle… Et les articles 12 et 13 de la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 disent :  » La garantie des droits de l’Homme et du Citoyen nécessite une force publique : cette force est donc instituée pour l’avantage de tous, et non pour l’utilité particulière de ceux auxquels elle est confiée » et « Pour l’entretien de la force publique, et pour les dépenses d’administration, une contribution commune est indispensable : elle doit être également répartie entre tous les citoyens, en raison de leurs facultés ».

En clair, et sans vouloir donner dans l’anti-parlementarisme, l’on peut s’attendre à davantage d’assiduité chez les députés (et les sénateurs) quand il est question de débattre d’un sujet par essence régalien. D’autant plus que, et il suffit de suivre l’actualité au jour le jour, les dividendes de la paix promis il y a plus de 20 ans ne sont pas au rendez-vous…

D’ailleurs, le député Jacques Myard s’en même ému, au point de faire un rappel au règlement lors des débats.

« Monsieur le président, monsieur le ministre, la situation internationale va à vau-l’eau. Nos forces sont engagées sur de nombreux théâtres d’opérations et je tiens à saluer un professionnalisme qui, parfois, mène certains soldats au sacrifice suprême », a lancé le parlementaire. « Il n’en reste pas moins que notre hémicycle, monsieur le président, est vide ! Il est vide! Comment se fait-il, alors que la situation devient tragique, que nos collègues ne soient pas ici tous présents? », s’est emporté M. Myard. « Ce n’est pas tout à fait acceptable », a-t-il insisté.

« Nos chers collègues absents se désintéressent-ils de la défense? Je ne le crois pas, non. En revanche, il est clair que la méthode retenue pour nos débats – commission élargie et pas de discussion en séance publique – n’est pas à la hauteur des enjeux » et « je tiens à émettre une vive protestation », a dit encore M. Myard. « La défense est un thème régalien par excellence : il y va de l’avenir de tous et de la garantie de notre indépendance. En conséquence, au-delà de la baisse des crédits que chacun, ici, regrette, notre façon de débattre s’est dégradée et ce n’est pas acceptable. Je tenais à le rappeler à tous! », a-t-il conclu.

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