Finalement, la Marine nationale va garder le patrouilleur hauturier Adroit plus longtemps que prévu

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À l’occasion de l’édition 2010 du salon Euronaval, une convention fut signée pour permettre à la Marine nationale de disposer, pendant 3 ans, du nouveau patrouilleur hauturier de la gamme Gowind développé par DCNS.

Long de 87 mètres et disposant d’un équipage réduit (32 marins), ce patrouilleur hauturier a une autonomie de 8.000 nautiques et peut naviguer à la vitesse de 21 noeuds. Armé de canons de 20 mm et de mitrailleuses de 12,7 mm et doté de divers capteurs, il est en mesure de mener plusieurs types de missions, allant de la police des mers à la surveillance en passant par la lutte contre les trafics. Il embarque en outre un drone.

Cet accord conclu en 2010 était gagnant-gagnant. D’un côté, la Marine nationale gagnait un patrouilleur supplémentaire, alors qu’elle n’en avait pas de trop, et l’industriel obtenait le label « sea proven », c’est à dire un argment commercial supplémentaire pour l’exportation de son navire.

C’est ainsi que, à partir de 2011, l’Adroit fut mis en service au sein de la Marine nationale. Par la suite, il prit part à de nombreuses missions, comme FRONTEX (surveillance de l’immigration illégale) ou Atalante (lutte contre la piraterie dans l’océan Indien).

En septembre 2013, le chef d’état-major de la Marine nationale, l’amiral Bernard Rogel, s’était très satisfait de la mise à la disposition de ce patrouilleur de la gamme Gowind, dans la mesure où cela a permis de préparer le programme BATSIMAR (bâtiments de surveillance et d’intervention maritimeà), dont on ignore quand il sera lancé et d’expérimenter l’emploi du drone S-100 du constructeur Schiebel.

Seulement, en juin dernier, l’on apprenait que la convention liant la Marine nationale à DCNS n’allait pas être reconduite. En réponse à une question écrite qui avait été adressée par le député François Cornut-Gentille, le ministère de la Défense expliqua que l’essentiel des tests prévu sur L’Adroit ayant été réalisé, sa restitution devait « intervenir le 21 octobre 2014 ». Et d’ajouter : « C’est donc dans le contexte d’un besoin en personnel qu’il a été récemment décidé de dissoudre l’un des deux équipages du patrouilleur ».

Mais ça, c’était avant… Car 4 mois plus tard, cette fois en réponse à une question écrite posée par le sénateur François Grosdidier, qui s’inquiétait de la flotte de patrouilleurs hauturieurs de la Royale, le ministère de la Défense a indiqué que, finalement, L’Adroit allait jouer les prolongations.

« En ce qui concerne la mise à disposition du patrouilleur hauturier ‘L’Adroit’, le partenariat conclu entre la société DCNS et le ministère devrait être prolongé jusqu’à l’été 2015, en vue de permettre à la marine de poursuivre ses expérimentations à bord et à l’industriel d’approfondir ses prospections commerciales lors d’escales ciblées », a ainsi répondu le ministère de la Défense, le 9 octobre. « Cet accord n’a toutefois pas vocation à perdurer, dans la mesure où ‘L’Adroit’ est un bâtiment prototype susceptible d’être vendu ou désarmé à brève échéance », a-t-il précisé.

Interrogé au sujet de L’Adroit lors de son audition en commission élargie, le 23 octobre, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a confirmé que sa « mise à disposition a été étendue ». Et d’ajouter : « Il faut prêter une grande attention à ce patrouilleur, car c’est une bonne vitrine à l’exportation : ce modèle, qui se situe en dessous des FREMM [ndlr, Frégates Multimissions] sur le plan du coût et de la technologie, intéresse aujourd’hui une dizaine de pays ».

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