Les forces turques ont bombardé des rebelles kurdes du PKK

En fermant sa frontière avec la Syrie, les autorités turques empêchent toute aide à destination de la ville kurde syrienne de Kobané, attaquée l’État islamique (EI ou Daesh). Pire même : les combats entre les défenseurs kurdes de la cité et les jihadistes ont lieu à portée de canon des chars déployés par leurs forces armées.

Que la Turquie hésite à lancer une opération terrestre contre Daesh, passe encore. Les pays de la coalition anti-jihadiste emmenée par les États-Unis y sont tout aussi réticents. Mais qu’elle empêche des volontaires kurdes à rejoindre les défenseurs de Kobané ou interdit à l’aviation américaine d’utiliser la base aérienne d’Incirlik pour mener des frappes susceptibles de desserrer l’étau autour de la ville cristallise les critiques à son endroit.

Encore aujourd’hui, le président Hollande a appelé les autorités turques à ouvrir la frontière avec la Syrie. « Nous sommes solidaires de ceux qui se battent contre le terrorisme (…) Si nous avons à intervenir, comme nous l’avons décidé pour la France en Irak, nous avons aussi à apporter à l’opposition syrienne modérée, celle que nous reconnaissons comme la seule légitime pour la Syrie, tout le soutien, toute l’aide nécessaire », a-t-il aussi plaidé.

La semaine dernière, des responsables du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), un mouvement rebelle (et classé comme terroriste) ayant engagé des pourparlers de paix avec Ankara, avaient menacé de reprendre les armes si les dirigeants tucs persistaient dans leur attitude à l’égard de Kobané, alors que, dans le même temps, des manifestations pro-kurdes contre le refus d’intervenir du gouvernement islamo-conservateur faisaient une trentaine de tués dans le pays.

Mais visiblement, Ankara a pris les devants. Ainsi, le 13 octobre au soir, des F-16 de l’aviation turque ont bombardé des objectifs du PKK dans le sud-est de la Turquie. Ces frappes auraient une réponse à l’attaque d’un poste des forces de sécurité situé dans le secteur du village de Daglica.

Mais, a priori, ce n’était pas une première depuis mars 2013 et le cessez-le-feu décrété par les rebelles puisque le quotidien Hurriyet a évoqué des frappes menées la veille contre des positions du PKK dans la province d’Hakkari, près de la frontière irakienne. Des « dégâts importants » auraient été infligés.

Par ailleurs, des hélicoptères d’attaques turcs auraient également ouvert le feu contre des unités du PKK, le 13 octobre, dans le secteur de Geyiksuyu, non loin des premières frappes.

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