Le président Poutine ordonne le retrait des 17.600 soldats russes déployés près de l’Ukraine

Depuis cet été, l’Otan estimait régulièrement à 20.000 le nombres de soldats russes massés près de la frontière ukrainienne, photographies prises par satellites à l’appui. Une vue de l’esprit, soit-disant… Sauf que le président Poutine a ordonné à son ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, de faire rentrer ces troupes dans leurs casernes respectives.

« Le chef de l’Etat a chargé le ministre de la défense de commencer à faire revenir les troupes vers leurs bases permanentes », a ainsi fait savoir le Kremlin, le 11 octobre. Il y avait donc 17.600 militaires russes présents au moins depuis l’été, dans la région de Rostov-sur-le-Don, située dans le sud-ouest de la Russie, frontalier avec le Donbass (est de l’Ukraine). Officiellement, ces troupes avaient été déployées pour des manoeuvres et non pour apporter un appui aux séparatistes pro-russes…

Cette annonce a été faite alors que deux rendez-vous diplomatiques importants sont au programme dans les prochains jours. Le président russe doit rencontrer son homologue ukrainien, Petro Porochenko, à Milan, le 17 octobre, pour évoquer une relance du processus de paix dans le Donbass. Quatre jours plus tard, à Berlin, il sera question des livraisons de gaz russe à l’Ukraine, dont les coupures perturbent l’approvisionnement d’autres pays européens.

Seulement, il faudra attendre encore pour que ce retour annoncé des soldats russes dans leurs bases puisse être effectivement constaté. Ces derniers mois, le Kremlin a soufflé le chaud et le froid avec la présence de forces russes à la frontière avec l’Ukraine, la promesse de leur retrait n’ayant jamais été totalement suivi d’effet. Et cela ne fait que 3 fois en 6 mois que M. Poutine fait une telle déclaration…

Quant à la situation dans le Donbass, où s’applique théoriquement un cessez-le-feu depuis le 5 septembre, elle reste marquée par des échanges de tir de entre les deux camps, notamment dans le secteur de Donetsk.

Par ailleurs, le ministre ukrainien de la Défense, Valéri Gueleteï, a été débarqué alors qu’il avait pris ses fonctions le 3 juillet dernier. Il l’a cependant été avec les formes puisque le communiqué annonçant son départ indique que le président Porochenko a « satisfait » sa « demande de démission ».

« Le président Petro Porochenko a souligné qu’il était temps de changer de commandement du ministère », a également indiqué le texte. Trois raisons peuvent expliquer ce limogeage : l’échec de Valéri Gueleteï à reprendre le contrôle du Donbass, malgré une série victorieuse stoppée nette au mois d’août par les rebelles, aidés par les Russes, son inaction lors de la bataille d’Illovaïsk (au moins 108 combattants pro-gouvernementaux tués) et la volonté du chef de l’État ukrainien de placer à ce poste une personnalité un peu moins belliqueuse. Quand il était entré en fonction, M. Gueleteï avait promis un défilé de la victoire à Sébastopol… Pas de quoi apaiser les esprits.

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