Regain d’activité des rebelles de l’Armée de résistance du Seigneur en République démocratique du Congo

Pour les États-Unis, la capture de Joseph Kony, le chef de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) est une priorité. Ainsi, Washington a mis sa tête à prix à 5 millions de dollars et a envoyé en Ouganda, une centaine de « conseillers militaires » chargés de le retrouver. Ce détachement, déployé il y a maintenant 3 ans, a reçu en renfort, en mars dernier, 150 membres des forces spéciales américaines ainsi qu’au moins 4 appareils de type CV-22 Ospreys afin de pouvoir fouiller des zones difficiles d’accès.

Pourquoi de tels moyens? Inscrite sur la liste américaine des organisations terroristes depuis 2001, la LRA avait initialement pour objectif est de fonder un régime basé sur les 10 commandements bibliques en Ouganda. Seulement, ce mouvement se garde bien de se les appliquer à lui-même, au regard de liste sans cesse plus longue des exactions qu’il commet.

Selon les Nations unies, il serait ainsi responsable de la mort de plus de 100.000 personnes au cours de ces 27 dernières années. Qui plus est, il fait appel à des enfants soldats, qui constituent environ 80% de ses effectifs. On comprend mieux pourquoi la Cour pénale internationale veut mettre la main sur Joseph Kony qui reste introuvable.

Chassée d’Ouganda en 2006, la LRA serait affaiblie en raison de l’éparpillement de plusieurs de ses groupes de combattants entre la Centrafrique, le Soudan du Sud et… la République démocratique du Congo.

Justement, la LRA compterait quelques centaines de combattants dans ce pays et leur regain d’activité, constaté depuis quelques temps, préoccupe la MONUSCO, la mission des Nations unies en RDC. Ainsi, en juillet, des éléments du mouvement créée par Joseph Kony ont attaqué une posituion de l’armée congolaise dans le district de Bas-Uélé, frontalier avec la Centrafrique.

« Il y a une recrudescence des activités de la LRA dans les districts du Bas et du Haut-Uélé en Province-Orientale », a ainsi déclaré le lieutenant-colonel Félix-Prosper Basse, le porte-parole de la MONUSCO, lors d’une conférence de presse donnée le 8 octobre.

Ces rebelles ougandais opèrent actuellement en petits groupes et s’illustrent depuis un certain temps par des kidnappings et des pillages », a-t-il ajouté.

Pour le moment, la MONUSCO a envoyé des renforts pour appuyer les forces gouvernementales engagées pour neutraliser ces combattants du LRA. Toutefois, le lieutenant-colonel Basse a estimé que le groupe rebelle « n’avait plus sa capacité de nuisance d’il y a deux ou trois ans ».

Du moins pour le moment… Car selon un expert de la région, cité par l’AFP, la LRA se renforcerait actuellement en RDC avec l’apport de combattants venus de Centrafrique.

Par ailleurs, un autre groupe armé, également originaire d’Ouganda, pose problème à la MONUSCO. En effet, selon le lieutenant-colonel Basse, l’Alliance des forces démocratiques (ADF), un mouvement islamiste dirigé par Jamil Mukulu (un chrétien converti à l’islam), aurait « conservé sa capacité de nuisance » malgré ses échecs subis depuis le début de cette année face aux forces gouvernementales, appuyées là encore par la mission de l’ONU. « Tant que la direction du mouvement n’est pas décapitée, nous restons vigilants », a indiqué l’officier.

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