L’OSCE a reçu deux drones pour surveiller le cessez-le-feu dans l’est de l’Ukraine

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Depuis qu’il est entré en vigueur, le 5 septembre dernier, le cessez-le-feu signé par Kiev et les séparatistes pro-russes actifs dans l’est de l’Ukraine a été violé à de multiples reprises.Combien de fois exactement? « Plus de mille », a affirmé, le 3 octobre, Olexandre Tourtchinov, le président du Parlement ukrainien. Ce qui est difficile à confirmer. En revanche, il est certain qu’il y a eu des victimes en un mois. « Plus de 200 » affirme Jennifer Psaki, la porte-parole de la diplomatie américaine. Mais l’estimation la plus fréquente est de 80 tués.

Ces derniers jours, des affrontements ont eu lieu pour le contrôle de l’aéroport de Donetsk, aux mains des forces gouvernementales. Attaquées, ces dernières n’ont pas manqué de riposter en envoyant des obus sur la ville tenue par les séparatistes.

Sur le front diplimatique, le secrétaire d’État américain, John Kerry, a fait par à Sergueï Lavrov, son homologue russe, de son « inquiétude » face au regain de tension entre les belligérants et a appelé Moscou ainsi que les séparatistes à respecter les accords signés en septembre. Quant à l’Union européenne, elle a maintenu, le 30 septembre, ses sanctions à l’égard de la Russie.

« Il faut vraiment tout faire pour que le cessez-le-feu soit respecté et la zone tampon intégralement respectée », a assuré, le 5 octobre, Jean-Yves Le Drian, le ministre français de la Défense. À cette fin, et à la demande de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), la France et l’Allemagne enverront dans l’est de l’Ukraine, et cela « dans les prochains jours » des drones pour surveiller les zones disputées par les séparatistes et les forces gouvernementales ukrainiennes.

Pour Paris, suite aux évaluations faites en septembre par une équipe de liaison et de reconnaissance de théâtre (ELRT) franco-allemande,  il est question de déployer des drones tactiques Sperwer du 61e Régiment d’Artillerie (RA). Les appareils ont été prépositionnés à Toulon, prêts à être projetés.

Côté allemand, il s’agit d’envoyer dans l’est de l’Ukraine une douzaine de drones Luna X-2000. Ces engins seraient mis en oeuvre par un détachement de 200 militaires de la Bundeswehr, à condition, toutefois, d’obtenir un feu vert du Parlement allemand, étant donné qu’il est question, aussi bien pour Paris que pour Berlin, de déployer également une force de protection armée. Et cet aspect pose problème à l’OSCE étant donné que ses observateurs ne sont pas armés.

« Les Allemands et les Français sont en train de parler avec l’OSCE pour veiller à ce que le cessez-le-feu soit bien respecté », a expliqué M. Le Drian, lors du Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI.

En attendant, l’OSCE a annoncé, ce 6 octobre, que deux drones(sur quatre) destinés à surveiller la mise en oeuvre du cessez-le-feu venaient d’arriver dans l’est de l’Ukraine. « Les deux premiers appareils sont actuellement en train d’être dédouanés », a ainsi affirmé Michael Bociurkiw, le porte-parole de l’organisation basée à Vienne.

Le modèle de ces appareils n’a pas été précisé mais il pourrait s’agit du Camcopter S-100 du constructeur autrichien Schiebel, lequel a remporté, le 13 août dernier, un appel d’offres lancé par l’OSCE.

Or, c’est justement par ces S-100 n’allaient pas pouvoir être en service rapidement – il était question du mois de novembre – que l’OSCE avait sollicité la France et l’Allemagne pour mettre en oeuvre des drones dans l’est de l’Ukraine.

Du coup, l’on ignore quelles seront les modalités de la mission franco-allemande. Et Michael Bociurkiw a indiqué ne pas savoir si les drones envoyés par Paris et Berlin seraient utilisés dans le cadre de la mission de l’OSCE ou bien séparément. « Les discussions (à ce sujet) se déroulent à un très haut niveau », a-t-il affirmé.

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