Les militants de l’EI cherchent des informations sur des soldats et leurs familles sur les réseaux sociaux

Il y a deux semaines, le porte-parole de l’État islamique (EI, ou Daesh) a menacé les pays qui participent à la coalition mise en place sous l’égide des États-Unis contre les jihadistes actifs en Syrie et dans le nord de l’Irak.

« Si vous pouvez tuer un incroyant américain ou européen – en particulier les méchants et sales Français – ou un Australien ou un Canadien, ou tout (…) citoyen des pays qui sont entrés dans une coalition contre l’État islamique, alors comptez sur Allah et tuez-le de n’importe quelle manière. (…) Tuez le mécréant qu’il soit civil ou militaire », avait en effet affirmé ce cadre de l’EI dans un message audio diffusé le 22 septembre.

Suite à cette menace, des pays ayant rejoint la coalition ou étant sur le point de le faire ont pris des mesures qu’ils ont rendues publiques ou non. Ainsi, au Pays-Bas, il a été recommandé aux militaires de voyager en tenue civile dans les transports en commun.

Si l’attention se focalise sur les individus qui cherchent à rejoindre l’EI pour combattre en Syrie ou en Irak, d’autres peuvent tout aussi bien se livrer à des actions dans les pays où ils habitent. Et ils peuvent chercher à s’en prendre aux militaires, ainsi qu’à leurs familles.

« Ne pensez pas que les soldats de l’État islamique sont seulement en Irak et en Syrie, au contraire, il y en a proches de vous », a même averti un des jihadistes français via son compte Twitter.

Les militants de l’EI utilisent massivement les réseaux sociaux. Que ce soit pour communiquer, faire de la propagande ou bien encore menacer les pilotes saoudiens et le  commandant Mariam al-Mansouri des forces aériennes émiraties, qui ont pris part aux frappes aériennes en Syrie. Mais pas seulement.

Ainsi, selon l’Army Threat Integration Center (ArTIC), « l’EI a appelé ses militants isolés aux États-Unis à utiliser les pages jaunes, les sites de médias sociaux comme Facebook, Lindedin et Twitter pour trouver les adresses de soldats, se présenter à leur domicile et les abattre ».

« Selon le gouvernement des États-Unis jusqu’à 300 Américains se battent avec ISIL. … Il est à craindre que ces Américains pourraient retourner aux États-Unis et perpétrer des attaques en utilisant les compétences qu’ils ont acquises à l’étranger », prévient l’ArTIC dans un document publié le 25 septembre.

Ce qui est valable pour les Américains l’est aussi pour les Français. D’autant plus qu’il y a déjà eu des précédents, avec l’affaire Merah et l’agression d’un soldat en mission Vigipirate au quartier de La Défense. Mais la menace décrite par l’ArTIC va encore plus loin puisqu’il est question d’attaques possibles de maisons ou d’appartements où sont logés les militaires, et donc, leurs familles.

« Dans les conflits modernes, nos ‘ennemis’ scannent régulièrement le web (réseaux sociaux, blogs, forums, sites personnels…) à la recherche d’informations sensibles et pour détecter nos vulnérabilités. Il convient donc d’être extrêmement vigilant. Compte tenu de la rapidité de la circulation de l’information, la sécurité des opérations prend une importance jamais atteinte », avait expliqué le ministère français de la Défense dans un document détaillant la conduite à tenir pour les militaires sur les réseaux sociaux.

Plus que jamais, donc, ces recommandations, dont certaines conseillent de revoir les paramètres de confidentialité et d’accepter dans ses contacts que des personnes connues sont d’actualité.

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