L’ONU préoccupée par la « résurgence » des groupes jihadistes dans le nord du Mali

Lors d’une réunion dédiée à l’évolution du processus politique au Mali, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon a évoqué une « situation sécuritaire extrêmement précaire » dans le nord de ce pays, où « affrontements armés se poursuivent malgré de nombreux accords », en référence notamment aux combats ayant opposé les indépendantistes touareg du MNLA (Mouvement national pour la libération de l’Azawad) aux Forces armées maliennes (FAMa) à Kidal.

« Je demande aux groupes armés de cesser toute violence et de régler leurs différends par la voie du dialogue, comme ils s’y sont engagés », a déclaré Ban Ki-moon. Mais ce dernier a également souligné l’activité des terroristes, qui « continuent de s’en prendre aux soldats de la paix des Nations Unies aussi bien qu’à la population civile malienne ».

Depuis que la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) a été mise en place, en juillet 2013, 20 casques bleus ont été tués par des attaques lancées par des jihadistes et l’on compte une centaine de blessés. Les actes terroristes la visant particulièrement sont en hausse depuis quelques semaines. Rien qu’en septembre, le contingent tchadien a perdu 10 hommes, ce qui a provoqué la colère de N’Djamena.

Et cela préoccupe Hervé Ladsous, le responsable des opérations de maintien de la paix des Nations unies. « Je crois que c’est incontestable: les terroristes et les jihadistes, et sans doute aussi les trafiquants, ont repris du poil de la bête, dans le nord du Mali », a-t-il déclaré devant des journalistes.

« On est dans une situation où les forces françaises de Serval ou de Barkhane ont beaucoup réduit leur présence dans le nord malien, l’armée malienne n’est pas revenue, il n’y a donc pratiquement que les Nations unies sur le terrain », a déploré M. Ladsous. « Nous sommes donc leur cible et c’est évidemment intolérable », a-t-il poursuivi.

Aussi, la MINUSMA va prendre une « posture beaucoup plus dynamique », ce qui va l’amener à « se projeter » et « à aller chercher les attaquants avant qu’ils passent à l’acte », a expliqué M. Ladsous. « Nous avons des troupes spéciales, des hélicoptères d’attaque – il nous en faut davantage -, pour une stratégie offensive », a-t-il détaillé.

Depuis le 1er août, la France a mis un terme à l’opération Serval, laquelle avait permis de chasser les groupes jihadistes du Nord-Mali. Dorénavant, les missions de contre-terrorisme se font dans le cadre de l’opération Barkhane, qui prend en compte la bande sahélo-saharienne. Les forces françaises disposent à cette fin d’un millier d’hommes basés à Gao.

Quant à l’armée malienne, qui est en pleine restructuration avec l’appui de la mission de l’Union européenne EUTM Mali, elle n’est pas la bienvenue dans la région de Kidal, fief de la rébellion touareg. Au final, la MINUSMA s’en trouve davantage exposée, à commencer par les casques bleus tchadiens.

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