Le Japon et le Mexique vont contribuer aux missions de maintien de la paix des Nations unies
Actuellement, il y a 16 opérations de maintien de la paix des Nations unies en cours, dont 9 concernent le continent africain. Au cours de ces deux dernières années, deux ont été lancées – sous chapitre VII, c’est à dire avec l’autorisation de l’usage de la force – au Mali (Minusma) et en Centrafrique (Minusca), avec l’objectif de rassembler chacune au moins 12.000 hommes.
Seulement, il est difficile d’atteindre les objectifs fixés en termes d’effectifs. Ainsi, sur les 12.640 attendus pour la Minusma, il n’y en avait qu’un peu plus de 10.000 au 31 juillet 2014. Pour la Minusca, le cas est différent puisqu’elle n’a été officiellement lancée que le 15 septembre dernier. Mais pour le moment, ses effectifs s’élèvent à seulement 6.700 casques bleus.
En outre, face au durcissement de certains conflits, des pays ont la tentation de se désengager de ces opérations. Le Tchad a laissé planer cette menace après avoir perdu 10 militaires au Mali, en septembre. Les Philippines ont pris une telle décision après la prise d’otage d’une quarantaine de casques bleus de la Force des Nations unies chargée d’observer le dégagement (FNUOD) déployée sur le plateau du Golan.
« Le paysage sécuritaire mondial est en plein changement. Des conflits civils auxquels se combinent le terrorisme, la criminalité organisée et des crises sanitaires comme Ebola menacent des millions de personnes », a fait valoir Ban Ki-moon, le secrétaire général des Nations unies, lors d’une réunion visant à renforcer les moyens des Casques bleus, le 27 septembre.
Pourtant, deux pays qui se tenaient jusqu’à présent à l’écart des opérations de maintien de la paix de l’ONU ont fait connaître leur volonté d’y participer à l’avenir. Ainsi, le Japon et le Mexique ont en effet annoncé leur décision de fournir, pour la première fois, des Casques bleus. Pour le patron des opérations des Nations unies, Hervé Ladsous, c’est une « première ». « Je pense que c’est très positif », a-t-il estimé lors d’un point presse.
Le Japon est déjà un important donateur financier pour les missions de maintien de la paix après les États-Unis. Jusqu’à présent, sa Constitution pacifiste limitait l’engagement de ses militaires à l’étranger. Mais comme l’a affirmé son Premier ministre, Shinzo Abe, il est question de revoir cette « législation dans le domaine de la sécurité » afin de permettre à l’archipel d’être plus actif dans les opérations de maintien de la paix.
Quant au Mexique, il n’a pas participé à une mission de l’ONU depuis 1993, année au cours de laquelle il avait fourni 120 policiers pour une opération au Salvador. Auparavant, il avait envoyé des observateurs militaires au Cachemire en 1949.
« Cette décision (la participation aux opérations de l’ONU, ndlr) manifeste la volonté du Mexique d’assumer pleinement ses responsabilités sur la scène internationale, au-delà de sa contribution financière aux opérations de maintien de la paix. Le Mexique apportera aux opérations de maintien de la paix son expérience importante en matière de règlement des conflits et d’action humanitaire », s’est réjoui le Quai d’Orsay.