Les pilotes saoudiens ayant participé aux frappes contre l’EI menacés de mort sur les réseaux sociaux

f15-20140925

Au cours de la nuit du 23 au 24 septembre, des avions de combat saoudiens ont été une nouvelle fois impliqués dans les raids aériens ayant visé les installations pétrolières contrôlées par les jihadistes de l' »État islamique » (EI ou Daesh) en Syrie. En effet, et comme d’autres pays arabes (Jordanie, Émirats arabes unis, Qatar, Bahreïn), l’Arabie Saoudite fait partie de la coalition emmenée par les États-Unis.

Et visiblement, Riyad entend que cela se sache, après avoir été mis à l’index pour son rôle supposé dans le financement de groupes jihadistes hostiles au régime de Bachar el-Assad.

« L’État saoudien ainsi que l’establishment religieux n’ont jamais ouvertement financé l’État islamique qui représente pour eux une menace directe et indirecte à plus d’un titre », a toutefois relativisé, dans les colonnes du Point.fr, Nabil Mouline, spécialiste de l’Arabie saoudite au CNRS et à Stanford. « En revanche, a-t-il ajouté, il a pu exister un certain laisser-aller au sommet de l’État, dont ont profité tout à la fois des acteurs privés, des réseaux souterrains informels et des personnalités politiques pour financer les jjihadistes. »

Aussi, après les premières frappes effectuées en Syrie au début de cette semaine, les autorités saoudiennes n’ont pas manquer de louer les qualités de leurs aviateurs en donnant leurs noms ainsi que leurs photographies à la presse, notamment via l’agence officielle SPA. « Mes fils, les pilotes, se sont acquittés de leur obligation envers leur religion, leur patrie et leur roi », a même commenté le prince Salmane

C’est ainsi que l’on a appris que deux membres de la famille royale saoudienne ont pris part à ces opérations en Syrie, à savoir les fils des princes Salmane ben Abdelaziz Al Saoud (ministre de la Défense) et Bandar ben Sultan ben Abdelaziz Al Saoud, l’ancien chef des renseignements saoudiens.

Seulement, publier les photographies de ces pilotes n’était sans doute pas la meilleure chose à faire en terme de sécurité car elles circulent désormais sur les réseaux sociaux… Et les aviateurs saoudiens sont maintenant menacés de mort par les jihadistes de l’EI et leurs soutiens.

Or, parmi les combattants étrangers de Daesh, les jihadistes saoudiens sont les plus nombreux (on parle de plusieurs milliers…). Et cela, malgré la menace de peines de prison (allant de 5 à 30 ans) pour ceux qui seraient tentés de rejoindre la Syrie et l’Irak et les déclarations du grand mufti d’Arabie Saoudite, Abdel Aziz Al-Cheikh, pour qui les jihadistes sont l' »ennemi numéro un de l’islam ».

Dans les années 2000, la même chose s’était produite avec al-Qaïda. De nombreux Saoudiens étaient partis combattre en Afghanistan et en Irak. Ce qui donna lieu, entre 2003 et 2006, à des attentats commis dans le royaume…

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]