L’otage français retenu en Algérie a été décapité par Jund al-Khilafa

Le 22 septembre, le groupe jihadiste Jund al-Khilafa a revendiqué l’enlèvement du guide de haute-montagne Hervé Gourdel, kidnappé la veille en Kabylie, où il était parti faire un trek avec des amis algériens.

Dans son message de revendication, diffusé quelques heures après un appel de l’État islamique (EI, ou Daech) à tuer les ressortissants français et américains, ce groupe terroriste, né d’une scission d’al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) avait menacé de tuer Hervé Gourdel si le France ne renonçait pas « sous 24 heures » aux frappes aériennes en Irak, qu’elle mène depuis le 19 septembre dans le cadre de l’opération Chammal.

Étant donné que le Jund al-Khilafa avait récemment fait allégeance à l’EI, il y avait tout lieu d’être inquiet pour la vie du guide français dans la mesure où ce nouveau groupe jihadiste allait mettre ses menaces à exécution afin de prouver sa crédibilité et sa détermination.

Et, malheureusement, et bien qu’aucune nouvelle frappe française dans le nord de l’Irak n’a été rapportée pour le moment, le Jund al-Khilafa a diffusé, ce 24 septembre, une vidéo de 5 mn – qu’il reste à authentifier – montrant la décapitation de leur otage français. Avant de commettre ce meurtre, l’un des hommes masqués placés derrière Hervé Gourdel avait lu un message dans lequel il dénonce les « croisés criminels français » contre les musulmans en Algérie, au Mali et en Irak.

Selon Rita Katz, cofondatrice de SITE, un centre américaine qui analyse les activités jihadistes, la vidéo en question reprend « méthodes de mise en scène déjà montrées par l’État islamique ».

Par ailleurs, et nouveau signe, peut-être, de la perte d’influence d’al-Qaïda au profit de l’EI, le groupe islamiste Abu Sayyaf, actif dans le sud des Phlippines, a fait savoir, ce jour, qu’il tuerait l’un des deux ressortissants allemands qu’il retient en otage si Berlin continuait à soutenir les frappes contre les jihadistes en Irak et en Syrie. Jusqu’à présent, cette organisation avait réclamé 4,37 millions d’euros pour leur libération. Face à cette menace, l’Allemagne – qui ne prend pas part aux opérations de la coalition, si ce n’est en livrant des armes aux combattants kurdes – « ne changera pas de politique sur l’Irak et la Syrie », a répondu une porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères.

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