Airbus Group fait le ménage dans son activité « Défense »

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Après l’échec de sa fusion avec le britannique BAE Systems, le groupe européen Airbus Group s’est réorganisé en s’appuyant sur trois pôles de compétence : l’aviation commerciale (Airbus),  les hélicoptères (avec Airbus Helicopter), la défense et l’espace, avec le regroupement au sein d’Airbus Defense & Space (ADS), de Cassidian, Astrium et Airbus Military.

Cette branche « Defense et Espace » d’Airbus Group compte 40.000 employés pour un chiffre d’affaires annuel de 14 milliards d’euros.

En janvier, sur fond de tensions avec Berlin, qui ne se sont pas arrangées depuis avec la volonté du ministre allemand de l’Économie, Sigmar Gabriel, de revenir à une politique plus restrictive en matière d’exportation de matériels militaires,  la direction d’Airbus Group a annoncé son intention d’améliorer la rentabilité et la compétitivité de sa branche Défense et Espace, avec la suppression de 5.800 emplois.

Toujours avec la même idée, Airbus Group a diffusé, le 16 septembre, un nouveau communiqué dans lequel il est question d’un plan de cessions de certaines de ses filiales. « Suite à l’évaluation exhaustive et détaillée de son portefeuille d’activités, Airbus Defence and Space a défini les activités Espace (lanceurs et satellites), Avions militaires, Missiles ainsi que les systèmes et services associés comme ses coeurs de métier », a en effet annoncé le groupe. « La division continuera à investir dans ces secteurs afin de renforcer sa position de leader », a-t-il ajouté.

« Au vu du contexte budgétaire tendu dans nos pays et de la concurrence croissante sur les marchés mondiaux, l’examen de notre portefeuille d’activités apparaît comme un élément essentiel pour le développement futur de notre division défense et espace et l’amélioration de sa compétitivité », a expliqué de son côté Bernhard Gerwert, patron d’Airbus Defence and Space.

« Toutes ces décisions respecteront bien entendu les accords de sécurité nationale et feront l’objet de discussions franches et ouvertes avec les représentants du personnel », a-t-il assuré.

Aussi, poursuit le communiqué d’Airbus Group, il est prévu de « céder certains secteurs d’activité ne correspondant pas aux objectifs stratégiques et pour lesquels un meilleur développement serait possible dans des structures différentes ». Et de préciser : « Il s’agit tout d’abord des activités de communications commerciales et parapubliques (dont les radiocommunications mobiles professionnelles ainsi que des services commerciaux de communication par satellite), qui auront de meilleures perspectives de croissance en intégrant d’autres structures industrielles ». Un porte-parole du groupe a indiqué que le volume d’activité des filiales qui seront revendues « avoisine les 2 milliards d’euros ».

Dans le détail, ADS entend se séparer de Fairchild Control, Rotock System-Tecnik, d’ESG, de la compagnie aérienne française AvDef (qui fournit des plastrons aux forces aériennes) et d’Atlas Elektronik, spécialiste allemand de systèmes de combat navals, dont le capital est co-détenu par ThyssenKrupp. Le conglomérat a d’ores et déjà fait savoir qu’il allait étudier « toutes les options », dont celle consistant à exercer son droit de préemption sur les actions que détient Airbus dans cette co-entreprise. Le français Thales pourrait être aussi intéressé.

En outre, ADS a également indiqué que « toutes les alternatives industrielles seront explorées pour les secteurs Sécurité et Électronique de défense de la division afin d’assurer leur croissance future et la création de valeur ». En clair, le groupe n’a pas l’intention d’investir dans ces activités pour soutenir la concurrence européenne, dont celle de Thales.

Photo : TRGS – Tactical Radar Ground Surveillance System (c) Airbus Group

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