Ukraine : Kiev et les séparatistes pro-russes signent un accord de cessez-le-feu

Le canon aura tonné jusqu’au bout. Ce 5 septembre, les séparatistes pro-russes ont poursuivi leur offensive en direction de Marioupol, dont le port, stratégique, relie par la côte la frontière russe à la Crimée. Et cela, alors que des discussions sur un cessez-le-feu étant en cours à Minsk. La veille, l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), avait estimé « préoccupante » la situation dans ce secteur. En tout cas, elle était confuse, avec, comme on en a désormais l’habitude, des déclarations contradictoires faites d’un côté comme de l’autre.

Toutefois, cela n’a pas empêché les négociations menées à Minsk de déboucher sur la signature d’un protocole préliminaire pour un cessez-le-feu entre les autorités urkraniennes et les séparatistes pro-russes, sous le regard de la Russie et de l’OSCE. Aucun détail n’a été donné au sujet du contenu de l’accord.

Cela étant, le président ukrainien, Petro Porochenko, a ordonné à ses troupes d’arrêter de combattre à 15H00 GMT. De leur côté, les rebelles pro-russes ont affirmé être prêts à en faire de même. « Mais cela ne veut pas dire qu’on a renoncé à se séparer de l’Ukraine. (Le cessez-le-feu) est une mesure obligatoire pour arrêter l’effusion du sang », a cependant affirmé Igor Plotnitski, Premier ministre de la République populaire autoproclamée de Lougansk.

Pour le moment, donc, les positions respectives des deux adversaires sont gelées. Ce qui laisse à penser que Kiev risque de perdre définitivement le contrôle de villes situées dans le Donbass, désormais aux mains des séparatistes après une série d’échecs subis par les forces loyalistes.

« Une chose est de déclarer un cessez-le-feu, mais la prochaine étape cruciale est l’application de bonne foi (du cessez-le-feu) et cela reste à voir » a commenté Anders Fogh Rasmussen, le secrétaire général de l’Otan. « J’espère que ceci sera le début d’un processus politique constructif », a-t-il ajouté.

Mais, pour les autorités ukrainiennes, un autre facteur à prendre en considération. Et il est… climatique. Bientôt, les températures vont en effet baisser dans cette partie du monde. Et l’Ukraine – ou ce qu’il en reste – va avoir un gros problème d’énergie dans la mesure où sa consommation d’énergie dépend du gaz naturel (40%) et du charbon (28%). Or, Kiev dépend pour une large partie du gaz russe et les mines de charbon sont essentiellement située dans la région ravagée par les récents combats.

« Je pense que personne ne pense plus à l’hiver, sauf la Russie », a souligné le président russe, Vladmir Poutine, dans les colonnes du New York Times. « Il ya plusieurs façons d’aider à résoudre le problème. Tout d’abord, cesser immédiatement les hostilités et commencer à restaurer les infrastructures nécessaires. Ce qui est indispensable pour reconstituer les réserves et préparer la saison froide « 

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