Visé par une frappe américaine, le sort du chef des jihadistes somaliens reste incertain

On en sait un peu plus sur le raid des forces américaines mené en Somalie dans la nuit du 1er au 2 septembre dans la province de Basse-Shabelle, à une centaine de kilomètres de Mogadiscio.

Ainsi, le porte-parole du Pentagone, le contre-amiral John Kirby, a indiqué que cette opération a visé une « réunion de hauts responsables shebab à laquelle participait (Ahmed Abdi) Godane, le chef suprême des jihadistes somaliens « shebab », lesquels ont fait allégeance à al-Qaïda.

« Les missiles Hellfire et les armes à guidage laser ont détruit un campement et un véhicule au sud de Mogadiscio », a affirmé l’officier, qui a en outre précisé que des drones et des avions avaient été engagés dans cette opération. « Aucun soldat américain a été impliqué au sol », a-t-il souligné. Ce qui reste à voir…

« Nous utiliserons tous les moyens à notre disposition, qu’ils soient financiers, diplomatiques ou militaires, pour démanteler les shebab et les autres groupes terroristes qui menacent les intérêts américains et ceux de nos alliés », a encore fait valoir le contre-amiral Kirby, qui n’a cependant pas été en mesure de dire si Godane a été touché par les frappes.

D’après des sources sécuritaires occidentales et somaliennes, citées par l’AFP, il est « très probable » que Godane a été tué, « même si des vérifications restent nécessaires ». « Les insurgés discutent de la succession de Godane. Nous pensons que le chef des shebab est mort, bien que nous n’ayons pas son corps et que le mouvement ne l’ait pas annoncé », a déclaré un haut responsable somalien.

Âgé de 37 ans, Ahmed Abdi Godane (ou Moktar Ali Zubeyr) figurait sur la liste des 10 terroristes les plus recherchés dans le monde par les Etats-Unis, qui ont mis sa tête à prix pour 7 millions de dollars. Il était devenu le chef des shebab en succédant Aden Hashi Farah Ayro, également tué par une frappe américaine en 2008.

Issu du clan Issaq du Somaliland (nord), Godane s’est radicalisé au Pakistan et a combattu en Afghanistan. Partisan d’un « jihad mondial », les miliciens shebabs ont commis plusieurs attaques à l’extérieur de la Somalie au cours de ces dernières années, notamment au Kenya et en Ouganda. Récemment, ils ont revendiqué un attentat à Djibouti.

Et pour imposer ses vues aux autres membres de son organisation, Godane n’a pas hésité à les éliminer. Parmi eux figurait Ibrahim Jama Mead, dit « al-Afghani ». D’après Abdi Aynte, qui dirige le centre de réflexion Heritage Institute à Mogadiscio, ce dernier « aurait dû être son successeur évident ». Et d’estimer que « Godane a structuré les Shebab pour enterrer l’organisation avec lui ».

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