Le contrat franco-saoudien visant à livrer du matériel militaire au Liban est en cours de « finalisation »

En décembre 2013, lors d’une visite du président Hollande à Riyad, l’Arabie Saoudite annonçait une aide 3 milliards de dollars afin de permettre aux forces armées libanaises de se procurer du matériel militaire d’origine française.

Avec les répercussions de la crise syrienne, le Liban connaît une situation délicate, avec un afflux de réfugiés à gérer et de fréquents incidents à ses frontières. Et l’on passe sur les activités du Hezbollah et les attentats commis le plus souvent par la branche armée d’al-Qaïda en Syrie, à savoir le Front al-Nosra.

Aussi, la livraison des équipements promis tarde à venir aux yeux du général Jean Kahwahji, le chef d’état-major libanais. Et il ne s’était pas privé de le dire , le mois dernier. « Il est nécessaire d’accélérer la fourniture d’aides militaires à travers la finalisation des listes des armes demandées à la France dans le cadre de l’accord de financement saoudien et de la conférence de Rome », avait-il affirmé, alors qu’un violent accrochage venait de se produire avec les jihadistes du front al-Nosra à un poste-frontière.

La venue, en France, du prince héritier d’Arabie saoudite Salmane Ben Abdel Aziz aurait pu permettre d’obtenir plus de précisions sur ce dossier. Peine perdue. Du moins pour le moment. « Le contrat est acquis, il manque juste quelques éléments techniques pour le bouclage. Il ne sera pas signé ce (lundi 1er septembre) soir mais il est en finalisation », a fait savoir l’entourage du président Hollande.

« Nous avons convenu ensemble, l’Arabie saoudite et la France, d’aider le Liban à la condition aussi qu’il s’aide lui-même, pour sa propre sécurité », a rappelé le chef de l’État lors du dîner officier donné en l’honneur du prince saoudien.

En fait, le quotidien libanais L’Orient-Le Jour a récemment indiqué que « l’ODAS (ndlr, société « créée à la demande de l’État français pour contribuer à développer les exportations dans le domaine de la défense ») aurait requis des honoraires de 150 millions de dollars pour veiller à la bonne exécution de l’accord franco-saoudien. Ce que la partie saoudienne considère comme pouvant faire partie de ce qui sera payé aux intermédiaires », qui seraient par ailleurs gourmands. Voilà ce qui expliquerait les retards… Ou du moins en partie.

Quant aux matériels commandés, rien d’officiel n’a filtré. D’après les informations de LaTribune.fr, 900 millions seront pris sur 3 milliards pour leur entretien. Avec le reste, il serait question de livrer aux forces libanaises des radars, de l’optronique et des systèmes de communication (Thales devrait être bien servi), des Véhicule de l’avant blindé (VAB) ainsi que des Véhicules blindés légers (VBL) de Renault Trucks Defense, des hélicoptères Gazelle qui seront forcément de seconde main et des missiles surface-air Mistral. Pour les moyens navals, DCNS, qui comptait livrer un patrouilleur Gowind, a été écarté, a priori, au profit des Constructions mécaniques de Normandie (CMN), ce chantier naval appartenant à un homme d’affaires libanais.

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