Frappe américaine et offensive de l’Amisom contre les jihadistes somaliens

amisom-20140902

S’ils ont été mis sur la défensive par les forces de l’Union africaine en Somalie (AMISOM), les milices shebabs, qui ont fait allégeance à al-Qaïda, n’en restent pas moins dangereuses, avec plusieurs attaques suicides commises au cours de ces derniers mois. Le 31 août encore, l’une d’entre elles a visé le quartier général et une prison des services somaliens de renseignement situés dans le centre de Mogadiscio.

La veille, l’AMISOM avait annoncé avoir conquis la localité de Bulomareer, dans le cadre de l’opération « Océan Indien ». Et selon le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Mohamed Yusu, l’attaque contre le services de renseignement avait pour but de faire cesser cette offensive.

La prise de Bulomareer est un sérieux revers pour les miliciens Shebab puisque cette localité était l’un de leurs bastions. En janvier 2013, les forces spéciales françaises et le Service action de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) y menèrent un raid pour libérer Denis Allex, retenu prisonnier depuis 2009 par les jihadistes somaliens. Cette opération fut malheureusement un échec, avec la mort de l’otage, tué par ses géôliers et celle de deux commandos.

Quoi qu’il en soit, l’objectif de l’opération « Océan Indien » lancée par l’AMISOM vise à « les ports et les points d’accostage qui sont utilisés par ces insurgés, qui se déplacent souvent par l’océan », a expliqué Ali Aden Houmed, le porte-parole de la force de l’Union africaine.

« En récupérant ces ports, cela va nous permettre de couper court à leurs déplacements. À l’intérieur du pays, en récupérant et en capturant les villes les plus importantes, qui servent d’appui, de base logistique et d’entraînement, et leur permettent de nouer des liens favorables avec la population, nous sommes aussi en train de parachever la sécurisation des axes logistiques, d’acheminement d’aide humanitaire et tout ce qui s’ensuit », a-t-il ajouté.

Cela étant, l’AMISOM manque encore de moyens alors que, d’après Ali Aden Houmed, les miliciens shebabs sont « plus en mesure de combattre » et ne peuvent qu' »agir par des petits coups, des embuscades ». Et de poursuivre : « Ils sont étalés sur le terrain, désorganisés. C’est le moment d’agir, nous voulons profiter de cette situation ».

Seulement, la force africaine a encore des lacunes, notamment au niveau des hélicoptères et des moyens maritimes qui permettraient de sécuriser les côtes, a estimé Ali Aden Houmed. Pourtant, au large des côtes somaliennes, plusieurs opérations navales internationales sont en cours (Ocean Shield pour l’Otan, Atalante pour l’Union européenne, etc…) mais leur mandat est de lutter contre la piraterie.

Outre l’offensive de l’AMISOM, les milices shebabs ont aussi été la cible d’une opération américaine dans la nuit du 1er au 2 septembre. Cette dernière, qui a pris la forme de frappes aérienne, a visé, semble-t-il, leur chef suprême, à savoir Ahmed Abdi « Godane », dont la tête a été mise à prix par Washington pour 7 millions de dollars.

Ce raid aurait eu lieu à une centaine de kilomètres au sud de Mogadiscio, dans la province de Basse-Shabelle. D’après les autorités locales, un repaire où étaient réunis plusieurs responsables shebabs sous la houlettre de Godane a été bombardé au cours de la nuit. « Des pertes ont été infligées aux partisans d’al-Qaïda mais nous n’avons pas de détails dans l’immédiat », a avancé Abdikadir Mohamed Nur, le gouverneur de la province.

Du côté du Pentagone, le contre-amiral John Kirby, son porte-parole, a simplement annoncé qu’un raid contre les shebabs avait eu lieu, sans préciser les objectifs visés. « Nous évaluons les résultats de l’opération et fournirons davantage d’informations le moment venu », a-t-il affirmé.

Les forces américaines ont mené plusieurs opérations en Somalie au cours de ces dernières années. La dernière en date, connue, remonte en janvier, a été lancée à Barawe, contre « un homme que Washington pensait lié à al-Qaida et aux milices islamistes des Shebabs ».

D’après des révélations récemment faites à la presse, il y aurait actuellement 120 « conseillers » militaires américains en Somalie. Et cette présence – jusqu’alors secrète -remonte au moins à 2007.

Photo : Char de l’AMISOM à Bulomareer

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]