La Suède prendra à sa charge la totalité des coûts de développement du Gripen NG
En mai dernier, les électeurs suisses ont exprimé dans les urnes leur désaccord au sujet de l’achat par Berne de 22 avions de combat de type JAS-39 Gripen NG (ou E/F), en cours de développement chez le constructeurs suédois Saab. Et tous les accords passés entre la Confédération et Stockholm sont désormais nuls et non avenus.
Seulement, les autorités suédoises comptaient bien sur le contrat suisse pour réduire les coûts de développement du Gripen E/F, étant attendu que Berne devait prendre à sa charge une partie. De quoi mettre en péril, donc, l’avenir de cet appareil, attendu par les forces aériennes suédoises, qui en commandé 60 exemplaires.
Mais finalement, considérant l’aéronautique militaire comme une activité stratégique, le gouvernement suédois a décidé de prendre à sa charge la totalité des coûts liés à la mise au point du Gripen E/F.
« Ce sera plus cher puisque nous allons poursuivre seuls » mais « nous estimons que les événements de ces derniers temps dans le monde soulignent la nécessité d’avions de combat de dernière génération », a expliqué, le 29 août, Karin Enström, Mme le ministre suédois de la Défense, tout en ne donnant pas le montant de ce coût supplémentaire. Ce dernier serait, selon la télévion publique SVT, de « plusieurs centaines de millions d’euros ».
Cette décision a par ailleurs reçu l’accord des sociaux-démocrates, lesquels devraient remporter les prochaines élections législatives si l’on en croit les sondages. La gauche suédoise a demandé, à plusieurs reprises ces derniers temps, une hausse des dépenses militaires du pays.
En outre, Mme Enström a indiqué que Stockholm comptait acquérir 10 Gripen E/F supplémentaires, ce qui porterait donc à 70 le nombre d’avions de ce type destinés aux forces aériennes suédoises.
Par ailleurs, la première phase des négociations entre Saab et les autorités brésiliennes vient de commencer. Pour rappel, la Força Aérea Brasileira a sélectionné le Gripen E/F aux dépens du Rafale de Dassault Aviation et du F-18 Super Hornet de Boeing. Le contrat définitif, qui porte sur 36 avions, pourrait être signé d’ici la fin de cette année. À moins que la situation économique (le Brésil vient entrer en récession) et politique (l’élection présidentielle se tiendra en octobre) en retarde la signature.