La Bulgarie veut porter ses dépenses militaires à 2% du PIB d’ici 2020

bulgarie-20140402

Les événements dans l’est de l’Ukraine, où la Russie est accusée de soutenir les séparatistes qui défient l’autorité de Kiev après avoir annexé (*) la Crimée, ex-république autonome ukrainienne, poussent un certain nombre d’ex-pays ayant été les satellites de l’ex-Union soviétique à revoir leur politique de défense et, donc, à augmenter leurs budgets militaires. Cela a été notamment le cas de la Pologne (qui a maintenu un effort de défense conséquent bien avant la crise) et des pays baltes.

Membre de l’Otan comme les autres pays cités précédemment, la Bulgarie entend en faire de même. En avril, Sofia a indiqué que, depuis quelques semaines, ses forces aériennes étaient de plus en plus souvent sollicitées pour accompagner des avions militaires russes ayant pris la fâcheuse habitude d’évoluer à proximité immédiate de l’espace aérien bulgare.

« La Russie provoque peut-être délibérément ces alertes afin d’épuiser le potentiel de nos avions et les capacités de l’armée », avait alors estimé Rosen Plevneliev, le président bulgare. Et pour cause : depuis la fin de la Guerre froide, le potentiel des forces aériennes du pays ont été drastiquement réduite, passant de 400 avions de combat (qui passaient pour être modernes à l’époque) à une poignée de MiG-29 Fulcrum et de MiG-21 Fishbed.

Cela étant, Velizar Shalamanov, le ministre de la Défense du gouvernement intérimaire bulgare a annoncé, dans un entretien accordé au journal Capital, que l’objectif de Sofia est de porter ses dépenses militaires à un niveau de 2% du PIB (contre 1,3% actuellement) et d’en consacrer 15 à 20% aux investissements dans de nouvelles capacités de haute technologie d’ici 2020.

Selon le site Mediapool.bg, il est question d’un programme de modernisation militaire doté de 680 millions de dollars, avec l’objectif de réduire la part des matériels d’origine russe. « Le coût de l’entretien des aéronefs, des radars et d’autres équipements (vendus par la Russie, ndlr) ne contribuent pas à améliorer techniquement l’industrie bulgare », a fait valoir M. Shalamanov.

Et, l’industrie de défense bulgare devra profiter de ce plan de modernisation, ce qui suppose des transferts de technologie. Cela étant, des investissements relativement ambitieux furent annoncés par le passé… Et aucun n’a pu être réalisé, faute de crédits.

Aussi, les besoins des forces armées bulgares sont importants, que ce soit au niveau des capacités navales (il est question d’acquérir un sous-marin et de nouveaux navires), terrestres et aériennes. Justement, le remplacement des MiG-29 devrait être l’investissement le plus important. La piste du JAS-39 Gripen suédois a longtemps été évoquée. Comme celle de l’achat de F-16 ou de F-18 de seconde main.

Mais il faudra attendre le mois d’octobre pour voir si les intentions affichées par M. Shalamanov ont une chance de se concrétiser. Étant dans une situation économique difficile suite à une crise bancaire provoquée par des rumeurs de cessation de paiement, la Bulgarie aura un nouveau gouvernement à l’automne, après de nouvelles élections législatives. En outre, le pays reste dépendant de la Russie pour ses approvisionnements en gaz, ce qui n’est pas fait pour améliorer les choses, surtout dans le contexte actuel.

(*) Annexer : Faire passer tout ou partie d’un État sous la souveraineté d’un autre.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]