Mali : Capturé par les forces françaises, un ancien cadre jihadiste a été libéré à Bamako
Fin juillet, Yoro Ould Daha, un ancien cadre du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) avait été arrêté à Gao (Nord du Mali) par les militaires français de la force Barkhane.
Avant l’opération françaises Serval, lancée en janvier 2013 pour chasser les groupes jihadistes (Mujao, al-Qaïda au Maghreb islamique, Ansar Dine) qui s’étaient établis dans le nord du Mali, Yoro Ould Daha fut le chef de la police islamiste de Gao, avant de se faire oublier.
Comme de nombreux jihadistes, à l’image de ceux d’Ansar Dine qui ont rejoint les rangs du Mouvement islamique de l’Azawad (MIA) et du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA), Yoro Ould Daha s’est rapproché d’une branche dissidente du Mouvement arabe de l’Azawad (MAA).
Ces organisations font partie des groupes armés qui ont signé dernièrement, à Alger, un accord de « cessation des hostilités » avec Bamako. En clair, ceux qui s’étaient compromis avec les jihadistes redeviennent fréquentables pour peu d’avoir rejoint un mouvement qui négocie avec Bamako sur le statut du Nord du Mali.
Or, c’est apparement pour cette raison que Yoro Ould Daha a été relâché par les autorités maliennes. « Nous l’avons effectivement élargi. A ce stade, nous n’avons rien à lui reprocher », a affirmé un officier de la gendarmerie malienne à l’AFP. « Il ne constitue pas un danger pour le moment, mais évidemment, nous veillons au grain », a-t-il ajouté.
Une autre raison pouvant expliquer cette libération tiendrait au respect des procédure. C’est qu’avait laissé entendre un proche du ministre malien de la Justice. « Il [ndlr, Yoro Ould Daha] est accusé d’être du Mujao, d’avoir commis des exactions, mais aucune enquête n’a été menée », expliquait-il, il y a quelques jours, à RFI. « Pourquoi les soldats français l’ont arrêté, on ne sait pas. Il y a des services de gendarmerie et un procureur à Gao, (mais) Serval n’a prévenu personne ni avant ni après. Le cadre judiciaire malien n’a pas été respecté », avait-il ajouté.