Le point sur la situation dans l’est de l’Ukraine

Ces dernières heures ont été riches en informations sur la situation dans l’est de l’Ukraine, avec en plus les suites de l’affaire du B-777 de la Malaysia Airlines abattu le 17 juillet. En voici les principales :

– Le 23 juillet, deux avions de combat ukrainiens auraient été abattus à quelques kilomètres du lieu où le vol MH-17 de la Malaysia Airlines s’est écrasé, alors qu’ils volaient à une altitude de 5.200 mètres. « Selon les premières informations, le lancement des missiles a été effectué depuis le territoire de la Russie, a déclaré le Conseil de sécurité nationale et de défense ukrainien, qui parle de deux SU-25, c’est à dire des avions d’attaque au sol (et non des « chasseurs »).

Dans un premier temps, un porte-parole des forces ukrainiennes, Vladyslav Seleznev, avait expliqué que « malgré des leurres thermiques lancés par les pilotes, les appareils ont été touchés par des missiles sol-air tirés par les rebelles dans une zone proche du village de Dmitrivka dans la région de Donetsk proche ». Selon lui, les pilotes avaient réussi à s’éjecter au-desssus d’une zone contrôlée par les séparatistes pro-russes.

– Les forces ukrainiennes ont indiqué avoir abattu un drone Orlan-10, fabriqué en Russie, près de la localité d’Amvrosiïvka, dans la région de Donetsk. Un appareil identique avait été capturé en mai dernier.

– Selon un responsable de l’Otan ayant requis l’anonymat, des armes en provenance de Russie continuent d’être livrées aux séparatistes. « Nous avons noté ces dernières semaines une augmentation des quantités d’armes transférées de Russie en Ukraine. Nous continuons d’avoir des preuves de l’envoi d’armes de Russie en Ukraine depuis la destruction du vol MH17, ce qui nous inquiète », a-t-il affirmé, à Bruxelles, le 23 juillet.

– D’après Andreï Paroubiï, le secrétaire du conseil de sécurité nationale et de défense ukrainien, il y aurait actuellement « près de 41 000 militaires russes à la frontière avec l’Ukraine dans le Nord, dans l’Est, dans le Sud et en Crimée ». « Pas moins de 150 chars, 400 blindés et 500 systèmes d’artillerie russes se trouvent également dans la zone », a-t-il aussi indiqué, le 21 juillet. Le même jour, le Parlement ukrainien (la Rada) a approuvé un décret présidentiel portant sur la mobilisation des réservistes. À l’issue du vote, quelques coups de poings ont été échangés entre des élus nationalistes et ceux du Parti des régions, proche de l’ex-président  Ianoukovitch.

– Quant au vol MH-17, de hauts responsables du renseignement américain ont estimé, le 22 juillet, qu’il a « peut-être abattu par erreur ». Le « missile a été tiré par un équipage mal entraîné, alors que le système utilisé [ndlr, une batterie de missiles sol-air de fabrication russe Buk] demande un certain savoir-faire et de l’entraînement », a affirmé l’un d’eux.

– La piste d’un missile SA-11 tiré par une batterie BUK serait confirmée par l’examen des photographies des débris du B-777 publiées par le New York Times. Selon Reed Foster, analyste d’IHS Jane, les dommages observés sont compatibles avec les effet d’un tel missile, qui explose à environ une centaine de mètres de sa cible, causant ainsi un nuage de schrapnels qui vont ensuite toucher les parties sensibles de l’avion visé.

– À la question de savoir si les séparatistes pro-russes disposent de systèmes BUK, l’un d’entre eux, Alexandre Khodakovski, le chef du bataillon « Vostok » a répondu par l’affirmative lors d’un entretien accordé à Reuters. « Je savais qu’un BUK était venu de Louhansk. On m’avait alors dit que ce BUK était envoyé par la ‘République populaire de Louhansk' », a-t-il affirmé. « J’étais au courant de la présence de cette batterie de BUK. On m’en avait parlé. Je pense qu’elle a ensuite été renvoyée là d’où elle venait (…) afin d’effacer les preuves de sa présence », a-t-il ajouté.

Toutefois, Alexandre Khodakovski nie toute responsabilité dans le drame du vol MH-17, la faute revenant aux autorités de Kiev qui, accuse-t-il, ont délibérément multiplié les opérations aériennes dans le secteur où le B-777 est tombé afin de pousser les séparatistes à la faute car elles savaient que ces derniers disposaient justement d’un système BUK M1.

– Enfin, sur le front diplomatique, la Russie a menacé, le 23 juillet, de quitter les consultations tripartites concernant l’application de l’accord d’association entre l’Ukraine et l’Union européenne si jamais Kiev le ratifiait en l’état. « Si l’Ukraine entreprend de telles actions, nous considérerons que nous ne sommes plus tenus par l’obligation de participer aux consultations et pourrons prendre des mesures unilatérales pour défendre nos intérêts économiques », a fait valoir Alexeï Oulioukaev, le ministre russe de l’Économie.

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