Fin des opérations pour le porte-aéronefs britannique HMS Illustrious

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Dans l’attente de la mise en service du HMS Queen Elizabeth, baptisé le 4 juillet, la Royal Navy n’a actuellement plus de navire en mesure de mettre en oeuvre des avions (qu’elle n’a pas non plus). En effet, le HMS Illustrious, l’un des trois porte-avions de la classe Invicible dont elle était dotée depuis le début des 1980, vient de rentrer définitivement à sa base dans l’attente d’être désarmé.

Premier de la série, le HMS Invicible avait été retiré du service en 2005. Lors de l’examen de l’examen de la politique de défense et de sécurité britannique de 2010, et avec le souci de faire des économies, il fut décidé d’en faire de même avec le HMS Ark Royal et les avions Harrier II. Seul le HMS Illustrious avait été conservé pour être transformé en porte-hélicoptères. Coût de l’opération : 40 millions de livres.

Le maintien du HMS Illustrious s’expliquait alors par la nécessité de conserver la capacité de déployer des hélicoptères dans l’attente de la refonte du navire de débarquement HMS Ocean, capable de transporter 18 appareils.

La carrière opérationnelle du HMS Illustrious aura été intense et mouvementée. Lors d’un déploiement en 1986, le navire fut en effet victime, d’une avarie tellement sérieuse qu’il avait même été envisagé de l’abandonner.

Envoyé dans les îles Falklands/Malouines dès son entrée en service, le HMS Illustrious  fut mobilisé pour faire appliquer une zone d’exclusion aérienne au-dessus des Balkans dans les années 1990 puis de l’Irak (opération Southern Watch). En 2000, il fut sollicité pour les besoins de l’opération Pallisier, au large de la Sierra Leone, puis, six ans plus tard, pour l’évacuation du Liban des ressortissants britanniques lors de la guerre en Israël et le Hezbollah. En décembre 2013, il porta assistance aux Philippines après le passage du typhon Haiyan.

D’un déplacement de 22.000 tonnes et d’une longueur de 194 m pour 36 m de large, ce porte-aéronefs était en mesure de transporter 22 avions Harrier (et, après 2011, autant d’hélicoptères) en naviguant à une vitesse de croisière de 33 km/h grâce à ses 4 turbines Rolls Royce Olympus TM3B.

Surnommé « Lusty » par ses équipages, le HMS Illustrious ne connaîtra pas le même sort que ses deux homologues puisque l’amirauté britannique souhaiterait le transformer en musée flottant, comme le HMS Victory, le navire de l’amiral Horatio Nelson qui, construit en 1765 reste le vaisseau amiral du First Sea Lord, c’est à dire le chef d’état-major de la Royal Navy.

Même si elle devrait bientôt retrouver ses capacités aéronavales avec la mise en service du porte-avions HMS Queen Elizabeth (voire même peut-être du HMS Prince of Wales), la marine britannique n’a jamais eu un format aussi réduit, avec seulement un vingtaine de navires de combat (frégates, destroyers, sous-marin) en ligne et 33.000 marins. Ce qui pose la question de savoir si elle aura effectivement la capacité de mettre en oeuvre un groupe aéronaval.

Photo : Le HMS Illustrious, accompagné par le HMS Ocean (c) Royal Navy

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