Le Qatar se dote du système anti-missile Patriot et d’hélicoptères Apache

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Malgré des désaccords sur le soutien apporté par Doha à des groupes rebelles syriens jugés trop radicaux par Washington, le Qatar a passé une commande portant sur 10 batteries antimissiles Patriot PAC-3 (7 milliards de dollars), 24 hélicoptères d’attaque AH-64 Apache (plus de 3 milliards) et 500 missiles anti-chars Javelin (100 millions)

Les contrats, d’un montant total de 11 milliards de dollars, ont été signés le 14 juillet par le ministre qatari de la Défense, le major-général Hamid ben Ali al-Attiyah, au cours d’une visite officielle à Washington où il a rencontré Chuck Hagel, son homologue américain.

Du côté des États-Unis, et outre l’argument économique selon lequel ces contrats vont donner du travail à 54.000 personnes chez Raytheon et Lockheed-Martin ainsi que chez Boeing, qui assemblera les hélicoptères d’attaque, l’on justifie cette vente en avançant que le Qatar est important pour la défense américaine. L’émirat héberge en effet le Combined Air Operations Center, installé sur la base al-Udeid, laquelle est très utilisée pour les opérations de l’US CENTCOM, le commandement pour le Moyen Orient et l’Asie centrale.

En outre, en juillet 2012, le Wall Street Journal révélait que le Pentagone avait l’intention d’installer au Qatar un radar d’alerte avancée afin de pouvoir repérer et de suivre éventuellement la trajectoire de missiles iraniens.

« La cérémonie de signature d’aujourd’hui souligne le partenariat solide entre les États-Unis et le Qatar dans le domaine de la sécurité et de la défense et aidera à améliorer notre coopération bilatérale à travers une gamme d’opérations militaires », a commenté le contre-amiral John Kirby, le porte-parole du Pentagone, qui a également précisé que Chuck Hagel avait « exprimé sa gratitude au Qatar pour le soutien qu’il founit aux forces américaines ».

Pour Doha, cette commande de systèmes antimissiles Patriot PAC-3 vise à contrer une éventuelle menace balistique de l’Iran chiite. L’on sait que les deux pays s’opposent sur le dossier syrien, Téhéran apportant son soutien au régime de Bachar el-Assad. En outre, l’émirat aura également à assurer la protection de la coupe du monde de football en 2022.

Plusieurs pays de la région ont adopté ce système antimissile, comme l’Arabie Saoudite, les Émirats arabes unis ou encore le Koweït. Depuis plusieurs années, les États-Unis pressent leurs partenaires du Golfe à établir une défense antimissile coordonnée. Ce qui n’est pas si simple dans la mesure où les relations entre Riyad et Doha sont actuellement tendues.

Outre les batteries Patriot PAC-3, le Qatar avait fait part de son intérêt pour le système américain THAAD (Terminal High Altitude Area Defense), développé pour intercepter et détruire les missiles balistiques de portées moyenne ou intermédiaire dans leur dernière phase d’approche. D’après l’US Defense Security Cooperation Agency, il était question, en novembre 2012, d’un contrat de plus de 6 milliards de dollars pour la livraison de 12 lanceurs, de 150 missiles intercepteurs et de 2 radars AN/TPY

L’autre dossier important pour le Qatar est le renouvellement et le renforcement de son aviation de combat. Pour des responsables américains, ces contrats signés le 14 juillet sont un bon signe pour la candidature de Boeing, qui a soumis, avec 3 mois de retard, le F-18 Super Hornet et le F-15 Silent Eagle. Mais c’est sans compter sur l’ Eurofighter Typhoon, toujours en course, et surtout sur le Rafale de Dassault Aviation. Selon les plans de Doha, il est question d’acquérir 36 appareils (+36 autres en option) afin de remplacer les 12 Mirage 2000-5 actuellement en service au sein de ses forces aériennes.

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