La modernisation des Mirage égyptiens dans le viseur de Thales
Depuis 35 ans et les accords de paix avec Israël, l’Égypte reçoit des États-Unis une aide militaire d’environ 1,3 milliards de dollars par an. Deux raisons expliquent ce soutien de Washington : il s’agit ainsi de garantir l’accès au canal de Suez, dont l’importance stratégique est évidente et soutenir indirectement l’industrie de l’armement américaine, Le Caire se fournissant essentiellement auprès d’eux.
Seulement, en 2011, le renversement du régiment du président Moubarak, la destitution, par l’armée, de son successeur, Mohamed Morsi, issu des rangs des Frères musulmans, et la répression qui s’en est suivie ont jeté un froid sur les relations entre les États-Unis et l’Égypte. Du coup, à Washington, l’on ne sait plus trop bien sur quel pied danser.
Ainsi, l’assistance militaire américaine avait été suspendue l’an passé, avant de reprendre partiellement en avril dernier, avec le déblocage de 572 millions de dollars et la livraison d’hélicoptères Apache, afin d’aider Le Caire dans sa lutte contre les jihadistes implantés dans le Sinaï (et qui menacent le territoire israélien).
Quoi qu’il en soit, le nouveau président égyptien, le maréchal Abdel Fattah al-Sissi, l’homme qui renversa Mohamed Morsi il y a un an, a reçu des offres de la part de la Russie pour équiper ses forces armées (avions MiG-29, hélicoptères, systèmes de défense aérienne, hélicoptères). Mais, pour le moment, c’est la France qui a décroché un gros lot, avec la commande de 4 corvettes de type Gowind auprès de DCNS (pour un milliard d’euros).
Et, visiblement, ce n’est pas encore fini car, d’après des informations publiées par LaTribune.fr, le groupe d’électronique Thales pourrait obtenir un important contrat pour la modernisation de la flotte d’avion Mirage encore en service au sein des forces aériennes égyptiennes.
Ces dernières mettent en oeuvre 18 Mirage 2000 (l’Égypte fut l’un des premiers clients étrangers de cet appareil, avec 20 exemplaires commandés) et 53 Mirage 5, dont 24 furent modernisés par Sagem à partir de 2003 dans le cadre du contrat Horus. La flotte d’avions de combat égyptienne est très disparate : l’on y trouve aussi des F-16 (240 exemplaires), des MiG-21 (63 sur 490 livrés) et des Chengdu J-7 chinois (57).
Selon LaTribune.fr, la modernisation des Mirage égyptien pour donner lieu à un contrat évalué entre 1 et 2,5 milliards d’euros selon les options retenues. Reste à voir si une telle opération recevra l’aval des autorités françaises… qui étudieront le dossier de près dans la mesure où chaque vente d’armes au Proche Orient est sensible. Et puis la situation économique égyptienne n’est pas des plus florissantes… À moins que Le Caire bénéficie d’une aide financière saoudienne…