La base aérienne 279 de Châteaudun transformée en « Élément air rattaché »

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On va finir par s’y habituer : l’arrivée de l’été, surtout depuis 2008, coïncide avec une vague de dissolution d’unités au sein des armées. Cette année, le 110e Régiment d’Infanterie a fermé ses portes à Donaueschingen (Allemagne) et le 4e Régiment de Dragons, appelé à subir le même sort, cèdera sa place au 1er Régiment Etranger de Cavalerie (REC) à Carpiagne, dans les Bouches-du-Rhône, conformément à ce qui fut annoncé en octobre dernier.

Pour l’armée de l’Air, l’Escadron de reconnaissance 2/33 Savoie va définitivement replier ses ailes, sa monture, le Mirage F1, étant retiré du service actif. Et puis,  le 2 juillet, la base aérienne 279 de Châteaudun, spécialisée dans le stockage des avions, a rendu le drapeau de la 52e Escadre de reconnaissance dont elle avait la garde au général Serge Soulet, commandant des forces aériennes et du soutien des forces aériennes. Là encore, une page a été tournée.

Pour autant, le site de Châteaudun continuera à fonctionner étant donné que BA 279 a été tranformée en Élément air rattaché (EAR) à la BA 123 d’Orléans Bricy, ce qui va se traduire par une réduction des effecrifs (il n’y aura plus que 379 militaires et 91 civils en septembre, soit une centaine de postes en moins). Quant à la piste, elle ne sera ouverte que deux jours par semaine, contre cinq auparavant.

« Le site de Châteaudun illustre les défis qui se posent à l’armée de l’Air aujourd’hui. Il faut diminuer les coûts de fonctionnement, tout en gérant, en bon père de famille, notre flotte et notre matériel. Tout cela en réduisant le personnel, car les ressouces budgétaires diminuent », a expliqué le général Soulet, lors de la cérémonie marquant la dissolution de la BA 279.

En compensation de la fermeture de cette base, le site devrait accueillir une filière interarmées de déconstruction des aéronefs en fin de vie. L’étude de ce projet, susceptible de créer une centaine d’emplois, avait été confiée en novembre dernier par Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense, au général Guy Girier, directeur de  la Structure intégrée de maintien en condition opérationnelle des matériels aéronautiques de la défense (SIMMAD). Les modalités de cette future implantation restent à être précisées (îl est question que cette activité soit externalisée…).

Les dissolutions d’unités ou les suppressions de postes ne sont évidemment pas sans conséquences sur la vie économique des villes concernées. Au final, c’est à se demander si ces mesures d’économies ne font pas plus de mal que de bien aux finances publiques (moins d’activités, donc moins de rentrées fiscales…) Mais c’est aux économistes de le dire.

En attendant, l’INSEE a évalué l’impact économique du  du Détachement Air 277 de Varennes-sur-Allier, dont la mission est le stockage et la réparation de matériels aéronautiques ainsi que le ravitaillement des bases aériennes (plus de 3 millions d’articles pour 54.000 nomenclatures différentes en magasin…). Pour rappel, il doit fermer en août 2015;

Ainsi, selon le quotidien La Montagne, le rapport que l’institut de statistiques a remis au préfet de l’Allier sur « l’impact » du DA 277 sur l’économie locale en 2012 est « fort ». « Entre ses salariés, les emplois indirects (fournisseurs, prestataires de services, sous-traitants), les emplois induits (commerces, services publics), l’Insee estime qu’un total de 459 emplois et 1.029 personnes sont liés, de près ou de loin, au DA », écrit le journal. Et c’est loin d’être négligeable pour cette ville, qui subit à la fois un déclin démographique (-27% depuis 1975) et un taux de chômage élevé (13,6%).

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