Un navire espion russe a passé quelques jours au large des côtes varoises

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Alors que 400 marins russes étaient attendus, la semaine passée, à Saint-Nazaire pour y suivre une formation avant de prendre possession du Vladivistok, le premier des deux Bâtiments de projection de commandement (BPC) commandés par Moscou en juin 2011 pour 1,2 milliards d’euros, le navire espion russe Liman (projet 861 « Moma ») croisait au large des côtes varoises, à seulement quelques milles des eaux territoriales françaises et… de la base navale de Toulon.

Cette information a été révélée par Le Figaro le 27 juin dernier. En fait, cela faisait déjà une semaine que le Liman, accompagné de la frégate anti-sous-marine Admiral Levchenko, croisait près des côtes françaises. « Ils ne sont pas agressifs mais se veulent très ostensibles avec de toute évidence le souci de nous envoyer un message clair : ‘nous aussi, nous capable de faire ce que vous faites », a expliqué une source « bien informée » au quotidien.

Effectivement, la Marine nationale en fait tout autant. Récemment, le navire de renseignement électromagnétique Dupuy de Lôme, entré en service en 2006, a été déployé au moins à deux reprises dans les eaux de la mer Noire, après l’annexion de la Crimée par la Russie. Autant dire que la présence du Liman près de Toulon est la réponse du berger à bergère… Et cela n’est sans doute pas anecdotique.

Le Liman n’est pas inconnu. Lors de l’affaire du Kosovo, en 1999, il avait été envoyé en mer Adriatique pour intercepter les communications des forces de l’Otan pour très probablement renseigner par la suite les autorités serbes. Il s’agit d’un bâtiment de 73 mètres de long pour 1.260 tonnes, mis en service à la fin des années 1960. L’on ne connaît pas exactement ses capacités en matière de recueil de renseignement. Mais nul doute que son déploiement en Méditerranée aura permis à aux marins français d’en apprendre un peu plus.

D’après le quotidien La Provence, en effet, les deux navires russes ont fait l’objet d’une « surveillance maritime, aérienne et sémaphorique de la part de la Marine nationale qui se dit en état ‘de vigilance constante' ». L’Admiral Levchenko avait très probablement la mission d’empêcher qu’un sous-marin nucléaire d’attaque vienne « renifler » d’un peu trop près le Liman. Selon Var Matin, ces derniers ont fini par lever l’ancre le 1er juillet.

Les relations que la France entretient avec la Russie se veulent sans doute apaisée… Ce qui n’empêche nullement la méfiance.

Dans « La guerre de la France au Mali. » (livre dont il sera bientôt plus largement question dans ces colonnes), Jean-Christophe Notin explique que la venue, sur la base aérienne d’Evreux, des équipages des avions gros porteur Antonov appelés à transporter les équipements nécessaires à l’opération Serval, a exigé des fusiliers commandos de l’air de « redoubler de vigilance » afin d’éviter qu’ils aillent dans des secteurs où leur présence n’était pas souhaitée. La BA 105 accueille notamment le Groupe aérien mixte 56 Vaucluse, le Groupement tactique des systèmes d’information et de communication aéronautique 10.805 ou encore l’Escadron électronique aéroporté 1/54 Dunkerque sur Transall Gabriel.

Photo : Navire ELINT russe de la classe Moma (projet 861)

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