Le ministère allemand de la Défense lance un audit sur 9 programmes d’armement

Si, dans les années à venir, le budget allemand de la Défense augmentera proportionnellement avec la croissance du PIB – du moins, c’est qu’a récemment affirmé Mme Ursula von der Leyen -, la Bundeswehr devra cependant serrer les boulons en 2014 dans la mesure où ses ressources vont passer de 33.26 à 32.44 milliards d’euros, le Bundestag (Parlement) ayant, la semaine passé, décidé de doubler la coupe budgétaire de 400 millions initialement prévue par le gouvernement emmené par Mme Angela Merkel.

La raison de ce choix s’explique par les retards constatés dans la plupart des grands programmes d’équipement des forces armées allemandes et surtout par le souci de voter un budget fédéral à l’équilibre sans avoir à augmenter les impôts. Dans la détail, près de la moitié du budget de la Bundeswehr est absorbé par les dépenses de personnels.

Quant aux acquisitions, elles bénéficieront de 4,3 milliards d’euros, dont 900 millions pour l’avion de transport A400M, 600 millions pour les navires, 250 millions pour les véhicules de combat d’infanterie Puma et 272 millions pour les hélicoptères Tigre et NH-90. La recherche militaire recevra 800 millions de crédit et 775 millions seront affectés au financement des missions internationales.

En attendant, le ministère de la Défense, qui a connu quelques déboires dans ses programmes d’acquisition, comme par exemple le drone HALE (Haute altitude Longue Endurance) EuroHawk, finalement annulé faute de certification, a confié à un consortium emmené par le cabinet KPMG le soin de réaliser des audits sur 9 contrats d’armement totalisant 50 milliards d’euros. Le coût de cette opération est de 1,37 millions d’euros.

« Le consortium rassemble une expertise dans les domaines juridiques, techniques et économiques », a expliqué le ministère allemand de la Défense. Les neufs contrats examinés portent notamment sur les projets de drone, l’avion de combat Eurofighter (dont le coût n’a cessé de grimper), le Tigre, le NH-90, l’A400M, programme anti-missile MEADS,  le véhicule Puma, la frégate de classe F-125.

« Les résultats de cette consultation serviront de base aux décisions visant à réorganiser les programmes d’armement et à améliorer la gestion de projet », a expliqué le ministère. En clair, il devrait y avoir quelques changements dans les procédures d’achat de la Bundeswehr. Les premières recommandations devraient être disponibles dès octobre prochain.

Cela étant, le choix de KPMG fait polémique outre-Rhin, certains journaux ayant mis en avant le fait que le cabinet d’audit a des liens avec l’industrie de l’armement allemande… Ce qui est de nature à créer des conflits d’intérêt.

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