Les 2 avions de transport Transall C-160 allemands vont quitter le Mali

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En juillet 2013, le Parlement allemand avait autorisé le déploiement de deux avions de transport Transall C-160 au Sénégal afin d’assurer des missions au profit de la Mission des Nations unies au Mali (MINUSMA). À cette fin, la Luftwaffe avait été autorisée à envoyer, à Dakar, un maximum de 150 aviateurs (équipages, soutien technique).

« Nous sommes ici au Mali pour effectuer des vols de la MINUSMA sous mandat de l’ONU aux côtés de plusieurs milliers de soldats de différents pays, pour la plupart africains, afin de stabiliser l’Etat malien. Et notre travail consiste essentiellement au transport de personnel et de matériel dans les régions du nord du Mali », précisait, en décembre dernier, le capitaine Reichenbach, un pilote de Transall, à Deutsche Welle.

Seulement, d’après des informations de l’hebdomadaire Der Spiegel, confirmées depuis par le ministère allemand de la Défense, ce déploiement au Sénégal va prendre bientôt fin. Et l’on ne sait trop si la décision a été prise par Berlin ou par les responsables de la MINUSMA.

En tout cas, pour Der Spiegel, ce serait l’ONU qui aurait décidé de se passer des services de l’avation allemande. La cause? Le magazine allemand évoque des restrictions d’emploi des Transall C-160 trop importantes, ce qui aurait conduit à annuler des missions demandées par la MINUSMA.

Ainsi, avance-t-il, la Luftwaffe aurait refusé d’aller chercher des soldats blessés lors des violences qui ont eu lieu à Kidal, en mai dernier. « La direction des forces de l’ONU s’en était déjà plaint plusieurs fois auprès de Berlin », écrit l’hebdomadaire. Aussi, le plus souvent, ce sont des pilotes des forces aériennes ghanéennes, avec leur Airbus C-292, qui sont sollicités.

Pourtant, et l’armée de l’Air française l’a démontré non sans brio lors de l’opération Serval – et même encore – le Transall peut se poser sur des pistes sommaires, dans des conditions difficiles. « Par exemple à Tessalit ou Kidal, il n’y a pas de vraie piste d’atterissage, seulement du sable ou des graviers. Cela requiert des techniques particulières. Et cet avion s’y prête bien grâce à son train d’atterrissage robuste », avait expliqué le capitaine Reichenbach, lors de l’entretien accordé à la radio publique allemande.

Et justement, selon Der Spiegel, ce sont des conditions difficiles et contraignantes qui ont fait que les deux Transall allemands sont restés souvent cloués au sol. En outre, ils ne pouvaient pas voler de nuit… L’âge des appareils – plus de 40 ans – a été avancé par le presse d’outre-Rhin en guise d’explications… Mais, encore une fois, les pilotes français mettent en oeuvre le même appareil et accomplissent les missions qui leur sont confiées…

Quoi qu’il en soit, cette affaire suscite des commentaires très critiques outre-Rhin, à l’image de cet article du Süddeutsche Zeitung, intitulé « Engagements internationaux de la Bundewehr : entre désirs et réalités ».

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