Crise en Ukraine : Des forces russes placées en état d’alerte pour des exercices militaires imprévus

Le 20 juin, Kiev a prétendu avoir repris le contrôle de sa frontière avec la Russie et que les forces gouvernementales étaient en mesure d’empêcher le passage de matériel militaire destiné aux séparatistes pro-russes actifs dans l’est du pays. Le même jour, le président ukrainien, Petro Porochenko, a déclaré un cessez-le-feu unilatéral d’une semaine pour permettre aux rebelles de désposer les armes et de lancer un plan de paix en 14 points. Seulement, cette initiative a aussi bien été dénoncée par Moscou par les insurgés…

Et ces derniers ont fait connaitre leur opposition à ce plan de paix en blessant trois soldats urkrainiens au cours de l’attaque au mortier de leurs positions dans la région de Donetsk.

« Les assaillants ont massivement fait usage de tirs de mortiers, ils ont aussi utilisé des armes automatiques. L’attaque a blessé trois gardes frontières, dont l’un grièvement, et causé des dégâts sur les équipements et moyens techniques », a affirmé le service des gardes frontières ukrainiens. « Dans une deuxième attaque, les rebelles ont ensuite tenté de cibler un poste de contrôle en utilisant des armes légères. Les gardes ont ouvert le feu et repoussé l’attaque », a-t-il ajouté.

Quoi qu’il en soit, il semblerait que les forces gouvernementales aient pris le dessus sur les séparatistes. Dans un message vidéo, l’un des chefs rebelles, Igor Strelkov, a admis que ses troupes allaient devoir battre en retraite, si Moscou n’intervenait pas.

Toujours le 20 juin, la Russie a exigé des excuses auprès de l’Ukraine après un incident au cours du quel un douanier russe a été blessé par un tir en provenance du territoire ukrainien.

« La partie russe attend une explication et des excuses après cet incident », a indiqué le Kremlin. Et, selon Moscou, ce ne serait pas la première fois. « En ce moment, des affrontements armés ont lieu sur le territoire de l’Ukraine dans la région de Doljanski, au cours desquels un tir a atteint le territoire russe », ont expliqué les autorités russes, qui ont envoyé des experts pour enquêter.

Les incidents se multiplient donc… Et, le 27 juin prochain, le président Porochenko signera le volet économique de l’accord d’association avec l’Union européenne, texte que l’ex-président Ianoukovitch avait repoussé en novembre dernier et qui est l’une des raisons de la crise actuelle.

Comme par hasard, et alors que l’Otan a relevé une concentration de forces russes à la frontière russo-ukrainienne (officiellement, pour sécuriser la frontière, dixit Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin), le président Poutine a décidé de lancer des manoeuvres militaires qui n’étaient jusque-là pas prévue.

« Conformément à son ordre (ndlr: de Poutine), depuis 11H00, heure de Moscou (07H00 GMT), les troupes du district militaire central de même que les formations et unités militaires se trouvant sur ce territoire ont été placées en état d’alerte », a en effet annoncé Sergei Shoigu, le ministre russe de la Défense.

Et de préciser que « les forces ont été placées en état d’alerte après que Vladimir Poutine a ordonné des exercices militaires non programmés du 21 au 28 juin », c’est à dire la période qui couvre la durée du cessez-le-feu unilatéral décrété par Kiev et au cours de laquelle le président Porochenko signera l’accord d’association avec l’UE.

Le chef d’état-major de l’armée russe, le général Valeri Gerasimov, a indiqué que ces manoeuvres imprévues vont mobiliser 65.000 soldats, 180 avions et une soixantaine d’hélicoptères.

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