Les Etats-Unis enverront 300 conseillers militaires à Bagdad et sont prêts à des « frappes ciblées » si nécessaire

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Parlant souvent de « terminer » (mais plus rarement de gagner) les guerres dans lesquelles son pays est engagé, il aurait été surprenant de voir le président Obama annoncer, lors de son allocution du 19 juin, une nouvelle intervention militaire américaine de grande ampleur pour mettre en échec les jihadistes de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), qui ont pris le contrôle de plusieurs villes au nord de Bagdad ces derniers jours.

Après plus de huit ans de guerre en Irak et près de 4.500 morts, « les forces américaines ne retourneront pas au combat en Irak », a ainsi affirmé le président Obama. « Nous n’avons pas la possibilité de régler simplement ce problème en envoyant des dizaines de milliers de soldats et en consentant de nouveau aux sacrifices de sang et d’argent déjà consentis en Irak », a-t-il insisté.

Cependant, a-t-il ajouté, « nous aiderons les Irakiens dans leur combat contre les terroristes qui menacent le peuple irakien, la région et les intérêts américains ».

Ce soutien consistera à envoyer 300 conseillers militaires, qui auront la tâche d' »entraîner, assister et soutenir » les forces irakiennes qui font face à l’offensive d’EIIL. Vraisemblablement issus des forces spéciales, ils ne participeront pas aux comabts, a insisté le président Obama.

Toutefois, l’administration américaine dispose de plusieurs options. Les effectifs militaires censés protéger l’ambassade des Etats-Unis à Bagdad ont été renforcés et l’US Navy a déployé dans les eaux du golfe arabo-persique le navire de transport amphibie USS Mesa Verde, avec à son bord 550 Marines et des appareils V-22 Ospreys, ainsi que le porte-avions USS George H.W. Bush, officiellement escorté de deux autres bâtiments.

Les F/A-18 ainsi que les E/A-6 Prowler du Carrier Air Wing Eight, embarqués à bord de l’USS George H.W. Bush ont mené des vols de surveillance au-dessus du territoire irakien. Des drones auraient également été utilisés à cette fin.

Les renseignements ainsi obtenus pourraient être exploités par des « centres opérationnels conjoints à Bagdad et dans le nord de l’Irak pour partager les renseignements et coordonner la planification » des opérations contre les jihadistes de l’EIIL et évenutellement donner lieu, selon le président Obama, à une « action militaire ciblée et précise si et quand nous déterminerons que la situation sur le terrain l’exige ». Et d’ajouter : « Si nous le faisons, nous serons en étroite consultation avec le Congrès, les dirigeants irakiens et ceux de la région ».

Par ailleurs, Barack Obama a appelé les dirigeants irakiens à rassembler toutes les communautés (sunnites, chiites, kurdes, chrétiens, trop souvent oubliés) pour faire faire face à la menace posée par l’EIIL. Ce qui n’a pas été fait par Nouri al-Maliki, le Premier ministre actuellement en poste…

« Ce n’est pas à nous de choisir les dirigeants irakiens. Il est clair, cependant, que seuls les dirigeants qui peuvent gouverner en incluant (les différentes sensibilités et religions) peuvent être vraiment en mesure de rassembler les Irakiens et les aider à traverser cette crise », a-t-il estimé.

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