À nouveau, l’Otan constate un renforcement des forces russes à la frontière ukrainienne

Ce n’est pas parce que les présidents Poutine et Porochenko se sont brièvement parlés lors des cérémonies du 70e anniversaire du Débarquement en Normandie que les relations entre la Russie et l’Ukraine ont pris une tournure plus favorable au cours de ces derniers jours.

La tension est toujours aussi vive dans l’est de l’Ukraine, où les séparatistes pro-russes ont réussi à abattre, la semaine dernière, un avion de transport IL-76 des forces aériennes ukrainiennes (49 tués). En outre, Kiev et Moscou se sont accusés d’avoir violé leur frontière commune par l’envoi de véhicules blindés.

Et il vient s’ajouter à ce tableau les négociations compliquées sur le prix du gaz russe gaz. Tellement compliquées que Moscou a décidé de couper tout approvisionnement destiné à l’Ukraine, ce qui a conduit l’Union européenne à débloquer une aide de 500 millions d’euros en faveur de Kiev, qui doit par ailleurs solder une dette de 3.3 milliards d’euros contractée auprès de Gazprom).

Cette mesure a été prise alors que l’Ukraine s’apprête à signer, le 27 juin, le volet économique de l’accord de d’association avec l’Union européenne (le volet politique l’a été le 21 mars dernier)… Il s’agit du texte que l’ex-président Viktor Ianoukovitch avait refusé de parapher en novembre… Ce qui donna lieu aux manifestations sur la place Maïdan et à la crise actuelle.

Cela étant, les autorités ukrainiennes ont toutefois annoncé, le 18 juin, avoir décidé un cessez-le-feu unilatéral dans l’est, avec l’espoir que cette mesure puisse permettre aux rebelles de déposer les armes. Ce qui est loin d’être gagné…

C’est donc dans ce contexte que le secrétaire général de l’Otan, Anders Fogh Rasmussen a fermement condamné un nouveau renforcement de la présence militaire à la fontière avec l’Ukraine.

« Je peux confirmer que nous assistons à un nouveau renforcement de la présence militaire russe. Plusieurs milliers de soldats russes sont déployés à la frontière de l’Ukraine et nous constatons des manoeuvres militaires dans le voisinage de l’Ukraine », a-t-il affirmé, ce 19 juin, lors d’un débat à l’institut de recherches Chatham House à Londres.

« Ce serait un pas positif si ces troupes étaient déployées pour fermer la frontière et arrêter l’arrivée d’armes et de soldats. Mais ce n’est pas ce qu’on constate. Je considère ceci comme un pas en arrière regrettable et il semble que la Russie se ménage l’option d’une intervention plus en profondeur », a ajouté M. Rasmussen. « Dans ce cas, la communauté internationale aurait à répondre de manière plus ferme. Cela impliquerait des sanctions renforcées qui auraient un impact négatif sur la Russie », a-t-il conclu.

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