Le général David Petraeus se dit hostile à des frappes aériennes américaines en Irak

petraeus-20140619Les forces irakiennes ont réussi à tenir en échec, ce 19 juin, les jihadistes de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), lesquels ont pris le contrôle de plusieurs territoires, dont la ville de Mossoul et la province de Ninive.

En effet, selon un porte-parole du premier ministre Nouri al-Maliki, elles ont tenu tête aux combattants de l’EIIL, qui tentaient depuis 24 heures de s’emparer de la raffinerie de pétrole de Baïji, la plus importante du pays, située à 200 km au nord de Bagdad. Selon des témoins, les jihadistes auraient subi de lourdes pertes avant de se retirer.

Cela étant, la situation reste difficile; avec en plus une menace qui pèse sur l’approvisionnement en eau, les jihadistes étant en mesure de contrôler les barrages de Mossoul et de Falloujah. Hier, les autorités irakiennes ont demandé aux Etats-Unis de procéder à des frappes aériennes contre les combattants de l’EIIL. Depuis le 14 juin, Washington dispose, dans les eaux du golfe arabo-persique, du porte-avions USS George H.W. Bush, capable de mettre en oeuvre des escadrons de F/A-18, tout à fait aptes à s’acquitter de cette mission.

Ex-patron de la CIA mais surtout ancien commandant des forces américaines en Irak, où il réussit à réduire les groupes jihadistes en appliquant les principes de contre-insurrection du général Bigeard et du lieutenant-colonel Galula, le général David Petraeus s’est dit hostile à cette idée.

Pour le général Petraeus, les Etats-Unis ne doivent pas fournir une « une force aérienne pour le compte des milices chiites ou pour un chiite dans son combat contre des Arabes sunnites », a-t-il dit en faisant allusion à Nouri al-Maliki, le Premier ministre irakien de confession chiite, dont la politique à l’égard des sunnites a nourri le ressentiment de ces derniers.

« S’il doit y avoir un soutien (américain) à l’Irak, ce devra être un soutien pour un gouvernement représentatif de toutes les communautés irakiennes », a encore insisté le général Petraeus.

De son côté, John Kerry, le chef de la diplomatie américaine, a une nouvelle fois affirmé qu' »aucune option n’a été écartée », en rejetant l’hypothèse avancée par quelques médias selon laquelle le président Obama aurait renoncé à des frappes aériennes. « J’insiste : ce que les Etats-Unis font regarde l’Irak. Il ne s’agit pas de Maliki « , a-t-il ajouté. « Rien de ce que le président [américain Barack Obama] décidera de faire ne sera focalisé sur le premier ministre Maliki. C’est focalisé sur le peuple irakien », a-t-il fait valoir.

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