Airbus s’attaque au marché de drones tactiques

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Actuellement, le 61e Régiment d’Artillerie (RA) met en oeuvre le Système de drone tactique intérimaire (SDTI, ou Sperwer). Seulement, comme c’est souvent le cas, ce qui est provisoire a tendance à finalement durer… Toutefois, cet appareil devra être remplacé à plus ou moins brève échéance.

« Le Système de drone tactique intérimaire présente des obsolescences incompatibles avec maintien en service au-delà de 2017. C’est la raison pour laquelle il est impératif de lui trouver un successeur », a rappelé le général Ract-Madoux, le chef d’Etat-major de l’armée de Terre, lors d’un entretien publié par le dernier hors-série de DSI (n°36 – Les forces terrestres dans les nouveaux conflits).

D’où l’intérêt d’Airbus Defense & Space (ADS) pour ce marché concernant les drones tactiques. En partenariat avec le groupe américain Textron, l’industriel a présenté, lors du salon Eurosatory, le Shadow M2, qu’il compte proposer à l’armée de Terre pour remplacer ses SDTI.

« Nous allons concourir à l’appel d’offres qu’on espère que la Défense va lancer pour équiper des forces terrestres en drones tactiques » pour la reconnaissance du champ de bataille », a confié Jean-Marc Nasr, le directeur général d’Airbus Defense and Space France. S’agissant de cette proposition, « nous pensons qu’elle est substantiellement moins chère que toutes les offres sur le marché, une offre extrêmement attractive en ces temps de disette budgétaire », a-t-il ajouté.

L’idée d’ADS est de doter la plateforme constituée par le Shadow des systèmes qui équipent son drone hélicoptère Tanan. Ce dernier pourra intégrer, en échange, une charge utile développée par Textron, afin qu’il puisse être proposé à l’US Navy. Plus lourd que le Camcopter S-100  de Schiebel mais plus léger que le MQ-8 Fire Scout de Northrop Grumman, qui ne peut être mis en oeuvre qu’à partir des navires de plus de 1.000 tonnes, les deux partenaires estimé que cet appareil est « seul sur son marché ».

Cela étant, pour ce qui concerne le Shadow M2, il s’agit d’un appareil dont l’origine remonte à 1991. Développé par AAI (racheté depuis par Textron), il a été mis en service par l’US Army et l’US Marine Corps en 2002, sous le nom de RQ-7 Shadow. Lancé par catapulte (comme le Sperwer), il a une envergure de 7 mètres. Il peut voler à 15.000 pieds (4.572 m), pendant 6 à 9 heures, à une vitesse de croisière de 130 km/h (maxi : 204 km/h). ADS lui intégrera ses équipements « de manière à avoir une autonomie complète sur la mission, sur la liaison de données et le contrôle du drone », a expliqué M. Nasr.

Seulement, du côté de l’armée de Terre, le favori pour remplacer le SDTI est le Watchkeeper de Thales UK. « Les rapprochements opérationnels réalisés avec l’armée britannique dans ce domaine, comme dans bien d’autres, nous ont permis de constater qu’il répondait à notre besoin tactique et à nos impératifs calendaires », a expliqué le général Ract-Madoux dans le dernier DSI hors-série. En outre, le choix de cet appareil conçu outre-Manche permettrait très probablement d’obtenir une commande du Véhicule Blindé de Combat d’Infanterie (VBCI), lequel intéresse fortement la British Army.

Outre Thales UK et le tandem ADS/Textron, Sagem entend bien défendre les chances de son Patroller, basé sur motoplaneur allemand Stemme S-15, ce qui lui a d’ailleurs permis d’obtenir un certificat civil. Affichant des performances proches de celles d’un drone MALE (Moyenne Altitude Longue Endurance), il vient de lui être intégré une chaîne optronique multicapteurs basé sur la boule gyrostabilisée Euroflir 410, dotée d’un téléscope à fort grossissement et d’une caméra infrarouge Matis, le tout avec une transmission de données à haut débit.

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