Centrafrique : L’EUFOR RCA déclarée pleinement opérationnelle

Le 17 décembre 2013, alors que l’opération Sangaris venait d’être lancée en Centrafrique afin de mettre un terme aux exactions commises aussi bien par les combattants de l’ex-coalition rebelle de la Séléka que par les miliciens anti-balaka, le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, avait affirmé à la tribune de l’Assemblée que « nous aurons bientôt des troupes au sol (…) apportées par nos collègues européens ».

En fait, les choses ont été beaucoup plus compliquées que cela. La décision de lancer une opération de l’Union européenne en Centrafrique a été prise environ un mois plus tard. Et il aura fallu plusieurs conférences dites de « génération de force » (au moins 4), pour savoir qui fait quoi, et la menace d’une annulation pure et simple brandie par MM. Le Drian et Fabius pour que les Etats membres arrivent à se mettre à d’accord.

Finalement, l’EUFOR RCA a été lancée le 1er avril dernier. Et encore, grâce à l’appui de la Géorgie, qui a envoyé 140 hommes à Bangui, et à une forte participation française (une compagnie du 152e Régiment d’Infanterie et une cinquantaine de gendarmes).

Enfin, ce n’est que le 15 juin dernier qu’EUFOR RCA a été déclarée pleinement opérationnelle. « La France salue le déploiement réussi des forces de l’opération militaire européenne en République centrafricaine. Il s’agit d’une nouvelle étape dans l’engagement de l’Union européenne en faveur de la stabilisation du pays et de la protection des populations civiles », ont commenté, dans un communiqué commun, les ministères français de la Défense et des Affaires étrangères.

Cette force de l’Union européenne, dont la France est la nation-cadre, se compose, sur le terrain, de 700 soldats et gendarmes. Le communiqué cite des éléments espagnols, estoniens, finlandais, géorgiens, lettons, luxembourgeois, néerlandais, polonais et roumais. L’Italie, qui devait fournir une section du génie, n’a pas été mentionnée.

Le commandement d’EUFOR RCA est assuré par le général français Philippe Pontiès, depuis le quartier général de Larissa (Grèce), mis en oeuvre par 140 militaires de 17 nationalités différentes. La mission de la force européenne est de protéger l’aéroport M’Poko de Bangui, une tâche indispensable étant donné l’importance stratégique du site, et de sécuriser, en soutien de la force Sangaris et de la Misca (Mission de soutien à la Centrafrique) les 3e et 5e arrondissements de la capitale centrafricaine, en proie ponctuellement à des tensions entre les communautés.

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