Michelin invente un pneumatique capable de rouler en terrain miné

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Comment faire en sorte qu’un véhicule d’au moins 7,5 tonnes, comme le Système d’OUVerture d’itinéraires Minés (SOUVIM II) puisse rouler dans une zone piégées sans déclencher les mines qui y sont enfouies? L’équipementier automobile français Michelin a trouvé une solution, appelée LX PSI 710/75 R34.

Il s’agit de pneumatiques qui, montés sur SOUVIM II, permettent à ce dernier d’avancer à une pression de seulement 0,3 bar et d’avoir ainsi une empreinte au sol inférieure à celle d’un être humain de 80 kg en marche. Grâce à ce système, il serait désormais possible de déminer 150 km d’itinéraire par jour à la vitesse de 20 km/h.

Ces pneumatiques antimines, fruits de 10 années de recherche, ont la particularité de se déformer autour des capteurs des mines sans les activer. L’industriel précise qu’ils sont « entièrement fabriqués à la main par des opérateurs extrêmement expérimentés, selon un procédé complexe ».

Et d’en expliquer le fonctionnement : « Le principal challenge technique consiste à fabriquer et fixer, manuellement, une large bande de mousse, épaisse de 10 centimètres, sur une carcasse dérivée des pneumatiques agricoles. Cette carcasse est apte à travailler à très basse pression, pour appliquer l’empreinte au sol la plus grande possible. Constituée d’une substance extrêmement difficile à façonner et travailler, l’épaisse bande de mousse est ensuite recouverte d’une fine pellicule de gomme, le ‘skim’, pour la protection et l’adhérence ».

Par ailleurs, Michelin, dont le département Recherche et développement compte 6.600 chercheurs avec un bugdet de 640 millions d’euros, a également mis au point le pneumatique X-Force, qui, destiné plus particulièrement au VBCI (Véhicule blindé de combat d’infanterie) ou Boxer, est capable de parcourir 100 km après avoir été percé 5 balles (3 sur les flancs, deux sur la bande de roulement).

Là encore, il s’agit d’une prouesse technologique puisqu’il a fallu concilier deux exigences opposées. Là encore, Michelin explique : « il convient d’obtenir un équilibre entre plusieurs contraintes. La carcasse du pneumatique joue un rôle primordial : sur des sols meubles comme la boue ou le sable, une carcasse souple est indispensable pour évoluer sans dommages à des pressions très basses, gage de motricité. En revanche, une carcasse robuste est nécessaire pour résister aux agressions de terrains abrasifs ou agressifs, quand la piste est bordée de pierres tranchantes ou d’épineux, par exemple. Dans la même logique, de larges sculptures ouvertes favorisent la traction en terrain difficile alors que les exigences de sécurité et de vitesse sur route impliquent des sculptures plus fermées ».

Pour arriver à concilier ce qui ne l’est pas, Michelin a travaillé sur la carcasse de ces pneumatiques ainsi que sur leur bande de roulement, en s’appuyant sur des technologies déjà éprouvées. Leur concept repose sur une « cage » à la fois très souple et résistante, composée par plus de 20 km de fils d’acier qui « permettent à la nappe carcasse de réaliser un roulage à très faible presion, voire à pression nulle ».

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