Le ministre australien de la Défense évoque l’achat d’avions F-35B

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Après 20 ans de croissance économique intinterrompue grâce  l’exportation de matières premières à destination des pays émergents, l’économie australienne marque le pas depuis quelques temps. Et le déficit budgétaire se creuse : au 30 juin prochain, date de clôture de l’exercice 2013-14, il devrait atteindre 47 milliards de dollars australiens (32 milliards d’euros).

Aussi, le Premier ministre australien, Tony Abbott, a présenté, la semaine passée, un budget de rigueur afin de ce déficit budgétaire. Pour autant, il n’est pas question de toucher aux dépenses militaires. Mieux même : il est question de les porter à 122,7 milliards de dollars australiens (plus de 83 milliards d’euros) pendant la période 2014-2018, soit 9 milliards de plus par rapport à ce qu’avait prévu la précédente majorité travailliste. Actuellement, le budget des forces armées australiennes s’élève à 25 milliards AUD (17 milliards d’euros).

Dans ce contexte, le ministre australien de la Défense, David Johnston, a indiqué, il y a quelques jours, dans un entretien accordé au Weekend West, que le gouvernement étudiait la possible acquisition d’avions F-35B, c’est à dire la version STOVL (décollage court/atterrissage vertical) de l’avion en cours de développement chez le constructeur américain Lockheed-Martin. « C’est une option qui a été considérée dès le premier jour », a-t-il ajouté.

La marine australienne va être prochainement dotée de deux LHD (porte-hélicoptères) de la classe Canberra. Ces navires reprennent le désign du « Buque de Proyección Estratégica conception » de type Juan Carlos du groupe espagnol Navantia. Plus grands que le BPC Mistral, ils sont en mesure d’emporter 10 à 12 avions AV8-B Harrier ou F-35B.

Cette annonce du ministre rend sceptique le magazine Australian Aviation, pour qui les LHD de la classe Canberra ne pourraient pas accueillir à leur bord des F-35B « sans une mise à niveau considérable de la flotte de navires de soutien de la RAN (ndlr, Royal Australien Navy) » afin de les ravitailler en carburant et munition. En outre, cette publication doute que le revêtement du pont d’envol des deux navires puissent supporter la chaleur dégagée par les tuyères du  F-35B. Un autre problème pour la marine australienne sera de trouver des spécialistes en aéronautique… alors qu’elle a déjà des difficultés dans son recrutement.

Embarquer des F-35B sur ces deux LHD serait « coûteux et techniquement difficile », a admis le ministre australien. « Mais cela peut être fait », a-t-il insisté.

Pour rappel, la Royal Australian Air Force (RAAF) doit disposer, à terme, de 72 exemplaires de la version A du F-35 (classique), laquelle est moins chère que celle à décollage court/atterrissage vertical.

Depuis le retrait du service actif, en 1982, du vénérable HMAS Melbourne, l’Australie ne dispose plus de capacités aéronavales, au contraire de la Chine, qui a doté sa marine du Liaoning (ex-Varyag).

Un document portant sur la politique de défense, publié en septembre dernier, avait mis l’accent sur la nécessité de doter l’Australie de capacités militaires devant lui permettre de dissuader toute menace et de projeter des forces dans son voisinage ». Et d’ajouter : « Nous veillerons également à ce que l’Australie coopére avec ses alliés, en particulier les Etats-Unis, pour intervenir dans le reste du monde quand et où nous jugeons que c’est dans notre intérêt national ».

Photo : (c) Lockheed-Martin

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