DCNS compte vendre ses frégates mutimissions à la Marine royale canadienne

En juin 2010, Ottawa annonçait un plan doté de 35 milliards de dollars canadiens pour remplacer, sur une période de 30 ans, les navires de surface de la Marine nationale canadienne et ceux des garde-côtes. Le renforcement des capacités navales est crucial pour le Canada dans la mesure où, avec le changement climatique, la région arctique deviendra hautement stratégique, en raison du trafic maritime attendu en forte hausse et de la possibilité d’y exploiter les gisements d’hydrocarbures, lesquels représenteraient 1/5 des réserves mondiales.

Pour ce qui concerne les navires de combat, les frégates multimissions (FREMM), du constructeur français DCNS, pourraient intéresser la Marine royale canadienne.

En avril 2013, le ministre canadien de la Défense, qui était alors Peter MacKay, avait pu visiter la FREMM Aquitaine, alors en escale à Halifax. « Je n’ai jamais vu un navire aussi impressionnant », avait-il affirmé à l’époque. Et d’ajouter : « La raison pour laquelle nous prenons le temps de visiter des navires comme l’Aquitaine, c’est que nous voulons voir les capacités de nos partenaires, des marines sérieuses comme la France, pour déterminer ce qui répond le mieux aux besoins du Canada ».

Le directeur au Canada de DCNS, Olivier Casenave-Pere, en avait profité pour faire valoir qu’un achat sur étagère d’une version adaptée de l’Aquitaine était susceptible de « faire économiser de l’argent au contribuable canadien ». « Vous allez bénéficier de navires dont les études et le développement ont déjà été payés par le gouvernement français », avait-il expliqué.

Un peu plus d’un an après, le constructeur naval français est passé à l’offensive en annonçant, le 23 mai, la création d’une filiale au Canada basée à Ottawa. Ainsi, DCNS Technologies aura la charge de concevoir une version de la FREMM répondant aux besoins de la Marine royale canadienne afin d’être en mesure de répondre à l’appel d’offres de cette dernière.

Dans son communiqué, DCNS indique avoir l’intention de proposer un « partenariat stratégique » à l’industrie navale canadienne pour répondre « au plus vaste programme d’armementde l’histoire du pays, évalué à 35 milliards de dollars ».

« La création de DCNS Technologies Canada Inc. reflète l’engagement du groupe à poursuivre son développement international et de renforcer sa présence au Canada grâce à des liens de long terme avec les industries canadiennes dans le secteur de la défense », explique l’industriel français.

Mais il est aussi question de développer des activités dans le domaine des énergies marines renouvelables. Ainsi, DCNS a déjà établi un partenariat stratégique avec la Nouvelle Ecosse afin de mener à bien un projet de production d’énergie marémotrice dans la baie de Fundy.

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