Sikorsky a transformé un hélicoptère UH-60 Black Hawk en drone
Pour ravitailler des troupes isolées, comme en Afghanistan, sans exposer un convoi logisitique aux risques d’embuscades et d’explosion de bombes artisanales, il n’y a pas 36 solutions. L’on peut avoir recours aux parachutages, de préférence à haute altitude, via la procédure dite de Largages de matériels à très grande hauteur (5.000/7.000 mètres) avec ouverture basse (LMTGH-OB) et dont le 1er Régiment du Train Parachutiste (RTP) est l’une des rares unités à maîtriser en Europe. Ou bien utiliser des drones de transport.
Et, plutôt que de développer de nouveaux appareils, autant s’appuyer sur ceux qui existent déjà. Cette approche a donc permis la mise au point du K-Max, utilisé par l’US Marine Corps en Afghanistan et inspiré Sikorsky, qui, en mars dernier, a fait voler un Black Hawk piloté à distance, en collaboration avec l’Aviation and Missile Research, Development, and Engineering Center (AMRDEC), une unité de recherche et de développement de l’US Army et dans le cadre du programme (Manned/Unmanned Resupply Aerial Lifter).
Le démonstrateur, appelé Optionnally Piloted Black Hawk (OPBH), a utilisé la technologie Matrix, qui, dévoilée en août 2013, vise à automatiser les tâches pour le pilotage ainsi que, comme l’on peut s’en douter, une station de contrôle au sol portable.
La transformation d’un Black Hawk en drone sera optionnelle. En fait, l’idée est d’utiliser cette configuration pour les missions de ravitaillement, ce qui permettra d’amoindrir la charge de travail des équipages afin qu’ils puissent mieux se préparer pour des missions plus compliquées (comme aller récupérer un commando par exemple). Le rendement de la flotte des hélicoptères sera en outre plus élevé.
L’an passé, Airbus Helicopter fit la même chose avec un EC-145, dans le cadre de son programme OPV (Optionally Piloted Vehicle). L’appareil avait en effet décollé automatiquement d’Istres pour livrer, en toute autonomie, une charge sous élingue avant d’effectuer une mission d’observation. Un tel système permet, comme pour l’OPBH, de disposer à la fois d’un hélicoptère classique et d’un drone.
