Centrafrique : Des membres présumés de l’ex-Séléka ont attaqué un hôpital de Médecins sans frontières

Au moins 22 personnes ont été tuées, le 26 avril, lors de l’attaque d’un hôpital soutenu par Médecins sans frontières (MSF) et situé à Naga Boguila, à 450 km au nord de Bangui. Au moins trois travailleurs humanitaires de l’Organisation non gouvernementale (ONG) font partie des victimes.

Selon un officier de la Mission interntationale de soutien à la Centrafrique (MISCA), cette attaque, qui a en outre fait une dizaine de blessés, aurait été lancée par des combattants de l’ex-coalition rebelle de la Séléka, laquelle, à dominante musulmane, avait renversé le président centrafricain François Bozizé en mars 2013.

Ses multiples exactions à l’égard des populations chrétiennes ont eu pour conséquence la montée en puissance de milices d’autodéfense appelées « anti-balaka » qui, à leur tour, se sont livrées à des représailles aveugles sur les civils musulmans.

D’après l’AFP, l’antenne néerlandaise de MSF a confirmé la mort de trois de ses collaborateurs lors de cette attaque, sans fournir plus de détails. Quant à l’officier de la MISCA, il a précisé que l’assaut avait été donné alors qu’un réunion entre les représentaux locaux et les employés de l’ONG était en cours dans l’hôpital.

Les hommes armés « ont d’abord ouvert le feu sur un groupe de personnes fauchant quatre d’entre elles. Puis ils se sont dirigés vers l’hôpital où ils ont tué 15 autres personnes », a-t-il raconté. « Ils ont emporté des ordinateurs et de nombreux autres biens, fracassant des portes des locaux probablement en quête d’argent », a-t-il ajouté.

Par ailleurs, à Bangui, un détachement de la force française Sangati a été violemment pris à partie dans un quartier musulman par un groupe armé, le 24 avril.

« Les soldats français inspectaient une maison suspectée d’abriter des armes au quartier camerounais (du PK5) quand ils ont été attaqué par des jeunes manifestant leur colère (…). Cette manifestation a dégénéré en échange de tirs entre les Français et certains jeunes armés », a indiqué Abakar Moustapha, porte-parole de la communauté musulmane du PK5.

De son côté, la mission de l’ONU en Centrafrique (MINUSCA) a indiqué que l’accrochage aurait fait 7 tués parmi les assaillants et que 3 maisons du secteur ont été « presque complètement endommagées ». Selon elle, la force Sangaris a « violemment riposté » lors d’échanges de tirs de « toutes sortes de calibres » avec « des éléments armés non identifiés ».

Enfin, toujours à Bangui, le 27 avril, la MISCA a évacué 1.300 civils musulmans du quartier du PK12 vers les villes de Kabo et de Sido, près de la frontière tchadienne. Ce qui a suscité le mécontentement des autorités de transition centrafricaines, qui craignent qu ce type d’initiative aboutisse à une partition du pays. Ces relocalisations « effectuées à l’insu et contre le gré du gouvernement sont dommageables » et ne sont « pas de nature à entretenur un climat de confiance », a affirmé Mme le ministre de la Santé, Marguerite Samba-Maliavo, pour qui les forces internationales n’ont « pas vocation à participer aux opérations unilatérales de délocalisation des personnes déplacées ».

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