Bientôt des femmes légionnaires? « Il faudra y réfléchir », a dit M. Le Drian
La semaine dernière, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a annoncé que trois femmes officiers pourront prochainement embarquer à bord d’un sous-marin nucléaire lanceur d’engins, ce qui leur était jusqu’à présent interdit. Comme cela est aussi le cas pour s’engager à titre étranger au sein de la Légion étrangère.
Lors d’une audition de la Commission « Défense » de l’Assemblée nationale, un député a interrogé M. Le Drian à ce sujet. « Il n’y a jamais eu de femmes dans la Légion étrangère? » a ainsi demandé Philippe Vitel au ministre.
« Non », a répondu ce dernier, oubliant au passage Susan Travers, qui fut la première à recevoir un matricule de légionnaire après avoir servi au sein de la 13e Demi-Brigade de la Légion étrangère (DBLE) et connu les combats de Bir Hakeim. Elle termina sa carrière militaire avec les galons d’adjudant-chef.
Par ailleurs, les femmes officiers et sous-officiers sont autorisées à servir au sein de la Légion étrangère mais pas dans les compagnies ou les escadrons de combat. En clair, elles ne peuvent qu’être affectées dans les unités de soutien (soutien médical, administration, etc…)
Quoi qu’il en soit, un autre député, Christophe Guilloteau, a voulu savoir quand des femmes pourront rejoindre la Légion étrangère. « C’est une bonne question, à laquelle il faudra réfléchir », a répondu M. Le Drian.
Cette réponse a de quoi laisser dubitatif… Le ministre a-t-il oublié que des femmes servent au sein de la Légion étrangère? Ou bien est-il question de leur ouvrir le recrutement dit « étranger »?
Pour le moment, ce dernier est ouvert aux « hommes, âgés de 17 à 40 ans », en possession d’une pièce d’identité valide et « physiquement aptes à servir en tous lieux » selon la formule consacrée. Et, en fonction des besoins ou « les souhaits du candidat », un citoyen français peut postuler et s’engager « sa véritable identité ou sous identité déclarée ». En moyenne, la Légion étrangère reçoit 8 candidatures pour 1 poste et n’a par conséquent pas besoin d’élargir son recrutement.
L’idée d’autoriser les femmes à s’engager dans la Légion étrangère est loin de faire l’unanimité. Pas pour des raisons de sexisme mais à cause des difficultés que cela engendrerait dans la mesure où la formation initiale des légionnaires suppose beaucoup de promiscuité et tous les engagés, issus de cultures et venus d’horizons différents, ne partagent pas forcément la même approche dans les relations homme-femme.