Mali : Le Mujao a annoncé la mort de l’otage français Gilberto Rodrigues Leal
Un porte-parole de l’un des trois principaux groupes jihadistes qui occupèrent le nord du Mali avant l’opération Serval, en l’occurrence le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), a annoncé, le 22 avril, la mort de Gilberto Rodrigues Leal, un retraité français enlevé en novembre 2012 près de la ville de Kayes, alors qu’il venait de la Mauritanie voisine en camping-car.
« Nous annonçons la mort de Rodrigues . Il est mort, parce que la France est notre ennemie », a ainsi affirmé Yoro Abdoul Salam, lors d’une communication téléphonique avec l’AFP, sans pour autant préciser la date, les circonstances et la nature du décès de l’otage français. « Au nom d’Allah, il est mort », a-t-il insisté.
Les autorités françaises étaient jusqu’alors inquiètes au sujet de M. Rodrigues Leal étant donné qu’elles n’avaient pas reçu de preuve de vie depuis plusieurs mois. Dans un communiqué, le président Hollande a réagi en estimant qu’il y avait « tout lieu de penser que notre compatriote est décédé depuis plusieurs semaines du fait des conditions de sa détention » avant d’assurer que « la France fera tout pour connaître la vérité » et qu’elle « ne laissera pas ce forfait impuni ».
Plus prudent, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Romain Nadal, a affirmé que « nous avions, depuis plusieurs mois, beaucoup de raisons de nous montrer pessimistes sur le sort de notre compatriote. Sa famille en avait été informée depuis décembre 2013 ». Et d’ajouter : « Le communiqué du Mujao, responsable de son enlèvement, nous conduit malheureusement aujourd’hui à penser que M. Rodrigues Leal est probablement décédé, bien qu’aucune preuve matérielle ne puisse encore nous autoriser à le confirmer ».
L’annonce du décès de M. Rodrigues Leal fait penser à celle de Philippe Verdon, un autre ressortissant français retenu en otage par al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Le groupe jihadiste avait affirmé, le 19 mars 2013, qu’il avait été « exécuté » en réponse à l’intervention de la France dans le nord du Mali. Quelques jours plus tôt, l’un de ses chefs, Abou Zeïd, avait été tué lors des combats de l’Adrar des Ifoghas par une frappe aérienne. La dépouille de Philippe Verdon avait ensuite été retrouvée en juillet. L’autopsie démontra qu’il avait été assassiné d’une balle dans la tête, alors que l’hypothèse jusqu’alors privilégiée était un décès dû à son état de santé.
Est-il arrivé la même chose à M. Rodrigues Leal? En tout cas, l’annonce de son décès vient quelques jours après la libération par les forces françaises de 5 travailleurs humanitaires retenus en otage par le Mujao. Début mars, le groupe jihadiste a en outre perdu l’un de ses chefs, Omar Ould Hamaha, dit « barbe rouge », par une frappe aérienne effectuée dans la vallée de l’Amettetaï. Actuellement, il ne reste plus qu’un seul otage français détenu dans le monde, à savoir Serge Lazarevic, enlevé au Mali le 24 novembre 2011.