M. Poutine finit par admettre que des forces russes étaient présentes en Crimée lors du référendum

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Ceux qui ont cru le président Poutine quand il affirmait, le 4 mars dernier, qu’aucun militaire russe (hormis ceux de la flotte de la mer Noire) ne se trouvait en Crimée, alors territoire ukrainien, en seront pour leurs frais. Pour rappel, ce dernier avait expliqué que ces hommes armés, encagoulés et en treillis, ne portant pas de signes distinctifs et à l’attitude très professionnelle qui s’étaient emparés des bâtiments officiels à Sébastopol appartenaient à des « milices locales d’autodéfense ».

Il aura donc fallu attendre ce 17 avril pour que Vladimir Poutine finisse par admettre l’évidence. « Derrière les forces d’auto-défense de Crimée, bien sûr, se trouvaient nos militaires. Ils se sont comportés de manière très correcte (…) et professionnelle », a-t-il reconnu lors d’une séance de questions-réponses télévisée.

« Il fallait protéger les gens, a-t-il ajouté, précisant que de nombreuses armes se trouvaient alors en Crimée et auraient pu être utilisées par des forces loyales aux autorités de Kiev contre les habitants », a fait valoir le président Poutine. « Je n’ai jamais caché à mes collègues étrangers que notre objectif était d’assurer les conditions pour un vote libre », a-t-il encore prétendu. Aller dans l’isoloir avec des hommes armés près du bureau de vote n’est pas ce qu’il se fait de mieux en matière de libertés.

« C’est pourquoi, nous devions prendre les mesures nécessaires pour que les évènements ne se développent pas comme ils se développent actuellement dans le sud-est de l’Ukraine, pour qu’il n’y ait pas de tanks, de troupes nationalistes et des gens (…) avec des armes automatiques en Crimée », a expliqué le maître du Kremlin.

En mars, un expert militaire sollicité par l’AFP avait dit être sûr à « 200% » que les hommes armés à l’oeuvre en Crimée étaient en fait des membres des forces spéciales russes. Leur « mode opératoire s’inscrit dans la plus pure tradition des spetsnaz, spécialistes pour créer la confusion sinon le chaos dans le cadre d’une action psychologique », avait-il affirmé.

Le même phénomène est actuellement constaté dans l’est de l’Ukraine. Là encore, Moscou dément la présence de militaires russes aux côtés des séparatistes pro-russes qui ont pris le contrôle de plusieurs bâtiments officiels… ainsi que de véhicules appartenant aux forces ukrainiennes censées mettre un terme à leurs actions dans le secteur de Slaviansk.

Photo : Spetsnaz en binôme (2006)

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