M. Mélenchon s’inquiète de la présence de « quatre » navires français en mer Noire

Pendant la campagne de l’élection présidentielle de 2012, Jean-Luc Mélenchon, le co-président du Parti de gauche, avait été l’un des rares candidats à prononcer un discours sur la politique de défense. Sans doute aurait-il mieux fait de creuser davantage les affaires militaires…

Dans un communiqué publié ce 17 avril sur son blog, M. Mélenchon se demande ce que font « quatre » navires de la Marine nationale en mer Noire, aux côtés « du destroyer lance-missiles états-unien USS Donald Cook », qui est surtout un bâtiment dont la mission principale est la défense antimissile. Passons.

« La présence de tous ces navires à cet endroit n’était pas prévue », poursuit-il, avant de demander au gouvernement de « s’expliquer devant les Français et la représentation nationale sur ces envois de forces en mer Noire ».

« Les deux navires Dupuy de Lome et Alizé, dédiés à des missions de plongée, de renseignement ou d’intervention, ainsi que la frégate anti-sous-marine Dupleix, manifestent des intentions opérationnelles inquiétantes », ajoute M. Mélenchon, qui compte 3 bâtiments et non plus 4 (si quelqu’un connaît le nom du quatrième, Zone Militaire est preneur).

Tout d’abord, la FASM Dupleix est effectivement en mission en Méditerranée orientiale. Jamais il n’a été dit qu’elle avait franchi le détroit des Dardanelles pour ensuite aller en mer Noire. Du mois, son passage, s’il a eu lieu, n’a été signalé par personne (sauf erreur…). Ensuite, le Dupuy de Lôme et l’Alizé, ces deux navires qui « manifestent des intentions opérationnelles inquiétantes », ne sont pas vraiment taillés pour aller couler la Flotte russe de la mer Noire.

Dédié au recueil de renseignements électroniques, le premier n’est armé que de deux mitrailleuses 12,7 mm. Même chose pour le second, qui, utilisé par les nageurs du service action de la DGSE, dit-on, a pour mission le soutien aux activités de plongée. Si l’on peut comprendre facilement les raisons de la présence du Dupuy de Lôme en mer Noire dans le cadre de la fonction « connaissance et anticipation », celle de l’Alizé s’explique par la tenue d’un exercice conjoint avec la marine roumaine.

« Cette surenchère militaire dans le sillage des Etats-Unis est une erreur politique. La multiplication des provocations contre la Russie ne peut que conduire au pire », estime M. Mélenchon, toujours au sujet du déploiement de ces 2 navires en mer Noire. « Notre flotte a beaucoup à faire ailleurs, en particulier pour surveiller l’immensité du domaine maritime national, qui manque cruellement de moyens », a-t-il aussi fait valoir.

Curieusement, l’ancien candidat à l’Elysée a publié son communiqué au lendemain de l’annonce de l’envoi de 4 avions de chasse de l’armée de l’Air en Europe de l’Est. Un fait qu’il a manifestement oublié, comme la mise à la disposition de l’Otan d’appareils AWACS pour des missions de surveillance aérienne au-dessus de la Roumanie et de la Pologne.

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