L’Allemagne ne vendra pas de chars Leopard 2A7+ à l’Arabie Saoudite

Cela faisait plusieurs années que l’Arabie Saoudite cherchait à acquérir au moins 200 chars Leopard 2E. En 2010, des contacts furent noués à cette fin avec l’Espagne, qui produit ce type de matériel via l’usine du groupe General Dynamics-Santa Barbara située à Séville. Seulement, il fallait pour cela obtenir l’accord des firmes allemandes Kraus-Maffei et Rheinmettal.

Un an plus tard, il fut rapporté que Riyad s’intéressait finalement à la version 2A7+ du Leopard, présentée en 2010 au salon de l’armement de Satory et spécialement conçue pour le combat urbain et les conflits de basse et de haute intensité. Et il était question d’une commande portant sur 600 à 800 exemplaires.

La révélation des discussions entre Riyad et Berlin ayant suscité une polémique outre-Rhin, dans la mesure où la signature d’un tel contrat aurait marqué un revirement majeur de la politique allemande en matière d’exportation d’armes, laquelle consistait à ne pas vendre de matériels militaires pouvant compromettre la sécurité d’Israël et/ou à des pays ne respectant pas les droits de l’Homme.

Le journal Bild am Sonntag expliquait, à l’époque, que le ministère allemand de l’Economie souhaitait répondre favorablement à cette éventuelle commande saoudienne de plus de 10 milliards d’euros tandis que ceux de la Défense et des Affaires étrangères se montraient réservés, voire même opposés.

En Allemagne, les exportations d’armes doivent être approuvées par un conseil de sécurité nationale, qui réunit le chancelier et les ministres de l’Economie, de la Défense, du Développement et des Affaires étrangères. Les décisions ne sont jamais rendues publiques.

En juillet dernier, le quotidien économique Handelsblatt indiquait que, devant les tergiversations allemandes, l’Arabie Saoudite avait sollicité le constructeur américain General Dynamics pour une possible commande de chars M1 Abrams. Et, a priori, Riyad a bien fait de prendre les devants.

Pourquoi? Parce que si Angela Merkel a remporté les dernières élections législatives, elle dirige un gouvernement de coalition avec les sociaux-démocrates du SPD. Ce qui pouvait être possible avec ses anciens partenaires libéraux du FDP ne l’est donc plus. Et cela d’autant plus que l’actuel titulaire du ministère de l’Economie est Sigmar Gabriel, celui là même qui jugea, du temps où il était dans l’opposition, « honteux » de voir l’Allemagne figurer parmi les principaux exportateurs d’armes mondiaux.

Ainsi, Bild am Sonntag, qui suit l’affaire de près, a indiqué dans sa dernière édition que le gouvernement allemand ne comptait pas autoriser cette vente, notamment en raison de l’opposition de Sigmar Gabriel, vice-chancelier et ministre de l’Economie. Il « a joué un rôle clé, car il a pris position personnellement contre une livraison de chars à cette maison royale autocratique », a écrit le journal dominical.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]