La Défense belge n’a pas les moyens de remplacer ses véhicules tout terrain

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Pour la première fois depuis l’opération Artemis, lancée en République démocratique du Congo en 2003, l’armée belge, bien que sollicitée, sera absente d’une mission de l’Union européenne, à savoir l’EUFOR RCA, en Centrafrique. La raison avancée par Bruxelles est d’ordre budgétaire : la Défense belge ne serait en effet pas en mesure de financer le déploiement de quelques dizaines de soldats à Bangui.

Certes, les opérations militaires de l’Union européenne sont financées via le mécanisme Athéna. Mais ce dernier ne permet de couvrir « qu’une partie du coût totale d’une opération militaire (environ 10%) », dixit le ministère français de la Défense.

« On n’a plus investi convenablement dans la Défense depuis des années. C’est pourtant essentiel si nous voulons conserver notre excellente réputation sur la scène internationale », a récemment déclaré Dirk Deboodt, du syndicat ACOD-Défense, dont les propos ont été rapportés par plusieurs médias belges.

La Défense d’outre-Quiévrain doit en effet économiser 382 millions d’euros sur la période 2012-2014. Ce qui se traduit par des difficultés à renouveler certains matériels et à réduire de 8% les ressources allouées à la préparation des forces. Et sans entraînement et sans préparation, il est difficile d’envisager des déploiements à l’étranger. Ou, du moins, il fait faire des choix.

Ces restrictions budgétaires touchent surtout les équipements basiques, comme les véhicules tout-terrain . Les militaires belges utilisent, depuis 1982, des modèles Volkswagen Iltis, lesquels ne sont pas blindés. Et selon les quotidiens Het Belang van Limburg et la Gazet van Antwerpen, Bruxelles n’est pas en mesure de trouver 30 millions d’euros pour acquérir 87 « Rapid Reaction Vehicles », dont il est question depuis maintenant plus de 20 ans.

En décembre dernier, le colonel Pascal Laureys, commandant de la Brigade Légère, avait prévenu qu’un report de cette acquisition « pourrait mettre en danger notre capacité opérationnelle pour les missions à l’étranger, où nous devons nous déployer rapidement à l’aide de C-130 ».

« Seul du bon matériel peut garantir notre sécurité », a commenté, auprès de l’agence Belga, Walter Van den Broek du syndicat chrétien ACV. « Ce n’est certainement pas le cas actuellement. Depuis des années, nous devons rafistoler notre vieux matériel », a-t-il ajouté, en déplorant le manque de vision à long-terme du gouvernement belge. « Lorsqu’il faut faire des économies, notre département est le meilleur élève de la classe », a, de son côté, et selon la même source, surenchenri Erwin De Staelen du syndicat libéral VSOA. « La Défense est également une proie facile étant donné que les militaires ne peuvent pas faire grève et qu’ils doivent toujours respecter les décisions du gouvernement », a-t-il dénoncé.

Quant à la composante « Air » de la Défense belge, qui, toutefois, espère le remplacement de ses F-16, est également touchée par les restrictions budgétaires. D’après Belga, elle s’apprête à mettre en service un Airbus A-321, un appareil loué auprès de la société portugaise Hi Fly et qui a déjà été utilisé par la compagnie turque Onur, afin de remplacer l’A-330 qu’elle mettait en eouvre depuis 2009 (et qui était également loué). Et en matière de capacités d’emport de fret et de rayon d’action, ce ne sera évidemment pas la même chose. Mais comme on dit, il n’y a pas de petites économies.

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