Bientôt de nouvelles mesures pour rassurer les pays d’Europe de l’Est membres de l’Otan

Le rattachement de la Crimée à la Russie et les tensions séparatistes pro-russes dans l’est de l’Ukraine ont ravivé les craintes des pays d’Europe de l’Est membres de l’Otan face à Moscou. Déjà, il a été décidé de renforcer les patrouilles aériennes au-dessus des Etats baltes et d’envoyer des avions de surveillance de type AWACS en Pologne et en Roumanie. Des appareils de l’Escadron de détection et de commandement aéroporté (EDCA) 00.036 « Berry » prennent d’ailleurs part à ce type de mission depuis la base de Bourges-Avord.

Mais ces mesures ne sont a priori pas encore suffisantes. Par exemple, l’activité de l’aviation de chasse bulgare n’a jamais été aussi importante ces derniers temps, avec la multiplication de décollages en urgence pour aller à la rencontre d’avions militaires russes évoluant près de la Bulgarie.

Aussi, le secrétaire général de l’Otan, Anders Fogh Rasmussen, a annoncé que d’autres initiatives vont être prochainement prises. « Je pense que nous devons prendre des mesures supplémentaires et nous allons en discuter sur la base des recommandations de nos autorités militaires, dans les prochains jours et prochaines semaines », a-t-il en effet affirmé, ce 11 avril, à Sofia. « Ces réflexions pourraient inclure une mise à jour et une évolution de nos plans de défense, des exercices renforcés, ainsi que des déploiements appropriés », a-t-il précisé.

« Nous ne discutons pas d’option militaire mais l’Otan se consacre à la défense et à la protection de nos alliés, et nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour nous assurer que cette défense collective soit effective », a encore fait valoir M. Rasmussen. « L’Otan prend des mesures légitimes pour faire face à l’instabilité créée par les actions illégitimes de la Russie », a-t-il insisté.

Par ailleurs, les événements en Ukraine font réfléchir à Washington, où il a été décidé, au cours de ces dernières années, de rééquilibrer les moyens militaires vers la région Asie-Pacifique aux dépens du Vieux Continent, où, actuellement, 67.000 militaires américains sont affectés, contre 225.000 en 1991, année marquée par l’effondrement de l’Union soviétique et la fin de la Guerre froide.

« Bien que nous ne cherchons pas la confrontation avec la Russie, ses actions en Europe et en Eurasie peuvent exiger de notre part un réexamen de notre posture militaire en Europe et notre exigence pour les futurs déploiements, les exercices et la formation dans cette région », a ainsi admis, le 8 avril, Derek Chollet, le secrétaire adjoint à la Défense pour les affaires de sécurité internationale, lors d’une audition devant le comité des Forces armées de la Chambre des représentants.

« L’intervention militaire illégale de la Russie en Ukraine remet en question notre vision d’une Europe entière, libre et en paix », a-t-il estimé. « Cela change le paysage de la sécurité de l’Europe. Il provoque une instabilité sur les frontières de l’Otan. Et c’est un défi à l’ordre international », a-t-il lancé.

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