Le ministère de la Défense va se doter d’une direction générale de l’action internationale et de la stratégie

A l’occasion d’un discours prononcé le 3 avril pour la réception des futurs attachés de défense, Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense, a indiqué avoir arrêté lors d’un comité exécutif « les missions, les effectifs et les contours » de la nouvelle Direction générale de l’action internationale et de la stratégie de défense, laquelle succédera à l’actuelle Délégation aux affaires stratégiques (DAS).

Cette orientation avait été annoncée en 2013. Lors d’une audition à l’Assemblée nationale, Philippe Errera, le directeur chargé des affaires stratégiques, avait en effet expliqué qu’il est question de « créer à partir de l’actuelle DAS une direction générale d’administration centrale unique rattachée directement au ministre et chargée du pilotage de l’action internationale du ministère de la Défense et des affaires stratégiques ».

Et d’ajouter : « La création de la nouvelle direction générale des relations internationales (…) permettra de décloisonner au niveau central le pilotage des différentes fonctions des attachés de défense et s’inscrit dans une cohérence accrue des activités internationales de l’EMA (Etat-major des armées, ndlr), de la DGA (Direction générale de l’armement, ndlr) et de la DAS ».

Pour M. Le Drian, la création de cette nouvelle direction générale devrait apporter « une plus-value réelle » à l’action du ministère qu’il dirige. D’abord en termes de cohérence, étant donné que, a expliqué le ministre, « la situation précédente, marquée par une fragmentation et un cloisonnements excessifs, constituait un handicap que nous ne pouvions plus nous permettre ».

Puis ensuite en termes d’efficacité, plus particulièrement pour l’EMA et la DGA. « Il fallait lutter contre les duplications les plus évidentes, en un temps où le ministère, marqué par les diminutions d’effectifs dans toute l’administration centrale, ne peut plus se les permettre », a fait valoir M. Le Drian. En outre, le regroupement prochain à Balard va ouvrir « de nouveaux horizons au travail collectif », a-t-il poursuivi. « En permettant à chacun d’agir pleinement dans son métier, c’est bien notre capacité collective à agir, sur le plan interministériel comme sur le plan international, que nous allons renforcer », a-t-il plaidé.

Enfin, une autre plus-value attendue par cette réforme concernera « l’animation » du « réseau à l’étranger » du ministère de la Défense. « La nouvelle direction générale concentrera en effet la responsabilité du pilotage du réseau des postes permanents à l’étranger, au plan politique comme pour sa gestion », a expliqué Jean-Yves Le Drian. A ce titre, elle comptera sur les retours du terrain des attachés de défense.

« L’influence ne se décrète pas, elle se construit », a estimé le ministre. Elle « ne se mesure pas de manière quantitative, en effectifs ou en postes, elle s’exerce, de manière dynamique : en transmettant les bonnes informations au bon interlocuteur au bon moment, en identifiant les opportunités de coopération et en les saisissant », a-t-il ajouté.

Pour M. Le Drian, cette nouvelle direction générale permettra au ministère de « disposer d’un structure qui soit une force de réflexion et de proposition en matière de stratégie de défense et de prospective, en particulier pour renforcer la préparation, l’actualisation et le suivie du Livre blanc au niveau du ministère ».

« Tout cela, la Direction générale le fera en étroite collaboration avec l’état-major des armées et la Direction générale de l’armement, qui conservent leurs prérogatives propres, et seront désormais épaulés directement dans leur action internationale, comme dans la réflexion stratégique indispensable à notre métier », a encore précisé le ministre.

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